Affections de la caillette chez les bovins
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Auteur(s) : Béatrice Bouquet
Fonctions : 11, rue des Déportés
80220 Gamaches
Contre les ulcères, une modification de la façon d’alimenter le bovin est plus efficace que l’administration d’un antiacide ou apparenté, qu’il soit nouveau-né ou adulte.
« Les ulcères abomasaux sont souvent asymptomatiques chez les bovins », rappelle Peter D. Constable, chercheur internationalement reconnu en physiologie et en thérapeutique gastro-intestinale chez les ruminants (). Pourtant, il s’agit d’une affection fréquente chez les veaux, mise en évidence par exemple chez 57 à 75 % des animaux en élevage de boucherie. Ils apparaissent aussi occasionnellement chez les vaches laitières, dans le cadre des déplacements de caillette à gauche notamment, mais aussi chez les vaches allaitantes et les bovins en engraissement.
Constable a synthétisé lors du dernier congrès mondial de buiatrie, à Nice en octobre 2006, le long cheminement de travaux qui l’ont conduit, avec son équipe, à cerner les moyens de lutte contre les ulcères de la caillette chez les veaux. Des propositions de traitement en découlent, y compris chez les vaches laitières.
• Dans son laboratoire de l’Indiana (État-Unis), Peter D. Constable a d’abord cherché à “photographier” les fluctuations du pH de la caillette des jeunes bovins, installant des canules abomasales à demeure sur des veaux d’expérimentation.
Cette méthode limite le biais lié notamment au stress, inévitable lors de mesures invasives instantané est elles que des ponctions répétées. À l’âge de quinze jours, le pH de la caillette est extrêmement acide au repos (1,5), mais un repas engendre physiologiquement une remontée du pH jusqu’à 8. À l’âge de huit semaines, les fluctuations de pH abomasal sont plus fréquentes, mais elles perdent en amplitude. Le pH basal est alors de 2,2 ().
• L’objectif, dans le cadre d’une maladie ulcéreuse, est d’atteindre un pH de 3,5. Conséquence des observations précédentes à des âges...