Pharmacologie du chien et du chat
Thérapeutique en gastro-entérologie
Auteur(s) : Jean-Claude Desfontis
Fonctions : Unité de pharmacologie et de toxicologie, ENV de Nantes, Atlanpôle la Chanterie, 44307 Nantes Cedex 3
Lors de troubles gastro-entérologiques, les infections bactériennes sont secondaires à une cause initiale. L’antibiothérapie est alors à raisonner selon le cas rencontré.
En gastro-entérologie, les infections bactériennes sont en général secondaires à une infection virale, à une infestation parasitaire ou à une erreur dans l’alimentation (déséquilibre de la ration, ingestion de produits avariés). Dans tous les cas, c’est la cause primaire qui est à rechercher et à traiter de manière spécifique.
Peu d’études apportent des informations sur la composition de la flore bactérienne gastro-intestinale dans les conditions physiologiques ou pathologiques [2, 3, 15, 16]. Lors de troubles gastro-intestinaux, le plus souvent, une prolifération secondaire est suspectée [4]. En situation pathologique, les antibiotiques sont administrés de façon empirique et leur efficacité est confirmée par les résultats obtenus en clinique. Ainsi, certaines diarrhées idiopathiques, en particulier chez le berger allemand, rétrocèdent très bien sous traitement antibiotique et sont maintenant classées comme étant sensibles aux antibiotiques [4, 11].
Dans le cas des atteintes inflammatoires chroniques idiopathiques, les mécanismes physiopathologiques semblent être liés à une perturbation de la réponse immunitaire locale, ce qui entraîne une altération de la motricité digestive et une prolifération bactérienne intestinale. Chez le chat, ce type d’affection inflammatoire gastro-intestinale (de l’intestin grêle) est souvent associé à des atteintes inflammatoires du foie et du pancréas (“triade féline”) [6, 13].
Devant une infection digestive dont la diffusion est systémique (fièvre et septicémie), une antibiothérapie à large spectre avec des antibiotiques résorbables est toujours instaurée pour combattre simultanément l’infection digestive et la composante septicémique. Dans les autres cas, le choix des antibiotiques dépend, d’une part, de leur bonne diffusion dans le tissu cible et, d’autre part, de leur spectre d’action (le plus souvent des bactéries à Gram- et des bactéries anaérobies).
Lors de maladie chronique, souvent de nature inflammatoire, et en particulier chez le chat, le métronidazole et la tylosine ont la particularité de présenter, en plus de leur activité antibactérienne, une action immunomodulatrice, bénéfique sur l’immunité à médiation cellulaire pour le métronidazole et responsable d’un effet probiotique sur les entérocoques pour la tylosine [5, 6, 7, 8, 9, 12, 19].
La conduite à tenir dans l’utilisation des antibiotiques à visée gastro-intestinale est globalement la même chez le chien et le chat, mis à part des affections spécifiques rencontrées dans certaines races [10, 16, 18, 19].
Selon le type d’affection, une liste raisonnée d’antibiotiques selon des critères objectifs (site et spectre d’action, pharmacocinétique, action immunomodulatrice ou anti-inflammatoire complémentaire) peut être proposée (tableau) [1, 9, 14, 17].