FICHE DE SYNTHÈSE
Dossier
→ La gingivostomatite chronique féline se caractérise par une inflammation des muqueuses buccales, en particulier de la muqueuse orale caudale.
→ Son étiologie est liée à un état dysimmunitaire local répondant de façon disproportionnée aux stimulations antigéniques chroniques causées par les agents bactériens buccaux, parodontaux et le calicivirus félin.
→ L’évaluation lésionnelle et algique doit être entreprise à l’aide d’échelles objectives, afin de suivre leur évolution dans le temps et d’orienter la prise en charge.
→ La gingivostomatite chronique féline correspond à une entité syndromique multifactorielle qui implique notamment des composantes génétique, dysimmunitaire, environnementale, infectieuse (virale et bactérienne) et algique chronique.
→ La gestion médico-chirurgicale de la gingivostomatite chronique est complexe et nécessite une approche multimodale.
→ Les composantes douloureuse et inflammatoire constituent les principaux paramètres qui guident la gestion thérapeutique.
→ L’approche chirurgicale par des extractions dentaires constitue le gold standard et peut être éventuellement complétée par des traitements complémentaires.
→ Lors de mauvaise réponse ou de réponse incomplète aux extractions dentaires, il existe plusieurs possibilités de traitement complémentaire.
→ Les extractions dentaires sont des actes chirurgicaux délicats, les réaliser avec du matériel et des techniques adaptés réduit le temps opératoire et les complications potentielles.
→ Les radiographies dentaires sont un examen complémentaire indispensable pour mener à bien les procédures d’extraction.
→ Les lambeaux mucopériostés permettent une meilleure visibilité des sites lors d’extraction ou de recherche d’un fragment, tout en réduisant le risque de fracture dentaire.
→ L’excès de tension est la principale cause de désunion des sutures gingivales.
→ La souffrance induite par la gingivostomatite chronique féline est parfois difficile à reconnaître et probablement sous-diagnostiquée chez un certain nombre de chats.
→ Une approche agressive et multimodale de la douleur est nécessaire au regard de la sévérité de l’affection.
→ Les anesthésies loco-régionales sont essentielles pour limiter la perception de la nociception et de la douleur postopératoire.
→ Les chats manifestant une douleur neuropathique peuvent recevoir différents traitements qui limitent la sensibilisation périphérique et centrale, comme des antiépileptiques et des antirécepteurs synaptiques au N-méthyl-D-aspartate.
→ De nouveaux traitements sont prometteurs pour la gestion de la douleur chronique, notamment les anticorps monoclonaux anti-nerve growth factor et les cannabinoïdes.
→ Aucun traitement médical n’a prouvé son efficacité en tant que substitut au traitement chirurgical primaire.
→ Entre 30 et 40 % des cas demeurent réfractaires aux avulsions dentaires subtotales à totales et nécessitent une gestion médicale adjuvante.
→ Des études de bonne qualité viennent appuyer l’efficacité de l’administration transbuccale d’interféron oméga félin, l’administration per os de ciclosporine, ou les transfusions de cellules souches lors de présentations réfractaires à la chirurgie exodontique.
→ Les corticoïdes, l’ARA 3000®, la lactoferrine bovine, la thérapie au laser ou d’autres stratégies alternatives ou adjuvantes ne bénéficient pas à ce jour d’un support scientifique suffisant pour permettre de conclure à leur efficacité thérapeutique lors de gingivostomatite chronique féline.