ENCENSEMENT - Pratique Vétérinaire Equine n° 219 du 01/10/2023
Pratique Vétérinaire Equine n° 219 du 01/10/2023

Fiche de synthèse

L’encensement chez le cheval : signes cliniques, prévalence, physiopathologie

Anne-Louise LACLAIRE et Émilie QUÉRÉ

→ L’encensement se manifeste par des mouvements violents de la tête et de l’encolure dans le plan vertical, horizontal ou en rotation, en l’absence de tout stimulus physique apparent.

→ Chez 60 % des chevaux, l’expression des signes cliniques a un caractère saisonnier.

→ Ce syndrome touche les chevaux adultes à partir de l’âge de 6 ans en moyenne, en particulier les hongres, sans prédisposition de race.

→ L’encensement à médiation trigéminale consiste en une sensibilisation du nerf infra-orbitaire, compatible avec une atteinte fonctionnelle mais non structurale du complexe trigéminé.

L’encensement, un défi diagnostique

Estelle MANGUIN et Ludovic TANQUEREL

→ Le diagnostic d’encensement à médiation trigéminale nécessite en pratique une démarche rigoureuse pour aboutir à un diagnostic d’exclusion.

→ L’encensement consécutif à une cause structurelle, même s’il est plus rare, doit être investigué via différents examens complémentaires, car le traitement spécifique de la cause en question peut aboutir à une résolution complète des signes cliniques. Il bénéficie donc d’un meilleur pronostic que l’encensement à médiation trigéminale.

→ Le scanner de la tête constitue un examen de choix dans la démarche diagnostique de l’encensement chez le cheval. Cette technique d’imagerie, très sensible, est toutefois plus onéreuse et moins accessible.

→ Les anesthésies locales des branches du nerf trijumeau, non spécifiques à l’encensement à médiation trigéminale, peuvent aboutir à des faux négatifs et à des complications. La technique échoguidée de l’anesthésie du nerf maxillaire apparaît comme la plus fiable et la plus sûre.

L’encensement à médiation trigéminale : prise en charge et pronostic

Ludovic TANQUEREL et Estelle MANGUIN

→ L’amélioration spontanée et définitive des signes est possible chez environ un tiers des chevaux, en particulier en cas de forme saisonnière.

→ Les traitements ne permettent pas de guérir les chevaux atteints, mais seulement de gérer les signes cliniques pour un retour à une activité sportive antérieure ou à une qualité de vie acceptable.

→ Le succès d’une bonne prise en charge repose souvent sur une stratégie multimodale qui inclut le port d’un masque ou filet, un traitement médicamenteux et des séances d’électrostimulation du nerf infra-orbitaire.

→ La chirurgie de compression du nerf infra-orbitaire, qui présente des risques de récidive et de complication postopératoire importants, est plutôt réservée aux cas sévères ne répondant à aucun autre traitement.