46 recommandations pour le bien-être équin aux Jeux Olympiques - Le Point Vétérinaire.fr

46 recommandations pour le bien-être équin aux Jeux Olympiques

Marine Neveux

| 03.05.2022 à 18:19:00 |
© Vagengeym_Elena/iStockphoto

A deux ans des Jeux Olympiques de Paris, le rapport du groupe d’étude « Condition animale » de l’Assemblée Nationale, présidé par notre confrère et député Loïc Dombreval, émet 46 recommandations pour garantir le bien-être des équidés.

Depuis l’automne 2021, le groupe d’étude parlementaire « Condition animale » présidé par notre confrère et député Loïc Dombreval avait lancé une série d’auditions à l’Assemblée Nationale pour améliorer les pratiques sur les épreuves d’équitation des Jeux Olympiques. Le déclencheur ? Les JO de Tokyo à l’été 2021, qui ont été émaillées par plusieurs incidents et polémiques : durant l’épreuve de pentathlon, avec un cheval frappé et maltraité par sa cavalière, plus tôt un autre cheval avait été euthanasié à la suite d’une blessure à un membre, et l’image d’un cheval de saut d’obstacles en finale avec les naseaux en sang…

A deux ans des Jeux Olympiques de Paris, ce rapport vise à prévenir de telles dérives et une image délétère. « Il nous semble donc essentiel que le Comité Olympique 2024 prenne dès à présent des mesures fortes aux côtés de la FEI et de la FFE pour garantir la durabilité de ce sport et que l’acceptation sociétale des contraintes imposées aux athlètes équins puisse être en adéquation avec l’évolution de notre société qui apparaît de plus en plus sensible au respect du bien-être animal » conclut le rapport.

Nombre de vétérinaires ont été auditionnés à l'occasion de ce rapport : Agnès Benamou, référente bien-être équin pour VetAgrosup, Cécile Berault et Eva Van Avermaet, respectivement membre et fondatrice du "Collectif pour les chevaux", Vincent Boureau, référent bien-être animal de l'AVEF, Christine Briant, ingénieure de développement et de recherche à l'IFCE, Richard Corde, Président de la Ligue Française pour la Protection du Cheval (LFPC), Nathalie Crevier-Denoix, Directrice de l'unité INRAE-EnvA 957 « Biomécanique et Pathologie Locomotrice du Cheval », Jean-Marie Denoix, fondateur du Cirale, Arnaud Duluard, Chef du Département « Elevage et Santé Animale » de l'association « Le Trot », Xavier Goupil, vétérinaire fédéral en CCE, Charles-François Louf, président de l'AVEF, Jacques Nardin, spécialisé en contrôles antidopage des animaux chez FEI, AFLD et FNCH, Jérôme Thévenot, vétérinaire fédéral en CSO, et Sonia Wittreck, Responsable département Livrets & Contrôles de l’association « France Galop ».

46 recommandations

Le rapport propose ainsi 46 recommandations, certaines générales, d’autres spécifiques aux disciplines. La dernière recommandation (n°46) traduit bien l’esprit général de la démarche : « Faire des Jeux Olympiques de Paris 2024 les Jeux Olympiques du bien-être équin en appliquant la charte et le guide de bonnes pratiques du bien-être équin réalisés par la FNC, l’AVEF, la FFE, l’IFCE, France Galop, le GHN et Le Trot ».

Les premières recommandations sont d’ordre général : sur les aires de détente et l’organisation de l’hébergement des équidés, l’alimentation, la surveillance, le contrôle des embouchures et harnachements, des aides artificielles, etc.

La lutte contre toutes les formes de dopage est remise en exergue dans plusieurs recommandations. Plusieurs mesures impliquent directement le suivi vétérinaire. La recommandation n°28 entend même « systématiser l’enregistrement vidéo des contrôles vétérinaires (visite avant compétition et examens de sensibilité) pour pouvoir réitérer à la demande le contrôle des allures au ralenti en cas de suspicion de boiterie, en cas de litige ou d’accident ultérieur et en vue d’utilisation pédagogique ».

Concernant les mesures plus spécifiques aux disciplines, l’hyperflexion en dressage est bien entendu en ligne de mire. En CSO, l’approche s’attache aussi aux conditions des épreuves : avec par exemple la recommandation n° 24 permet d’organiser « les épreuves comportant des sauts d’obstacles en plein jour, tout en évitant les périodes les plus chaudes de la journée. Envisager des changements de planning selon la météo. »

De même sur le CCE, où il est recommandé d’équiper « le parcours de cross avec 100% d’obstacles prévus pour céder en cas de chute ou d’accroche forte du cheval. »

En pentathlon, il est recommandé de ne pas élever les obstacles à plus de 110 cm.
Un rapport qui pourrait servir de base pour d'autres évènements d'équitation à terme ? Il est intéressant pour lancer la réflexion qui ne permet plus de s'affranchir aujourd'hui de la prise en compte du bien-être équin.

Marine Neveux

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