Alerte en Gironde : des chiens victimes d’empoisonnements volontaires - Le Point Vétérinaire.fr

Alerte en Gironde : des chiens victimes d’empoisonnements volontaires

Bénédicte Iturria

| 13.02.2025 à 15:04:00 |
© oatawa-Getty Images

En ce mois de février 2025, plusieurs chiens ont été empoisonnés lors de promenades dans l'agglomération bordelaise. Face à cette menace, vétérinaires et propriétaires s'organisent pour protéger leurs animaux et identifier les responsables.

Depuis le début du mois de février 2025, plusieurs chiens ont été victimes d’empoisonnements volontaires dans l’agglomération bordelaise. Le poison a été disséminé dans des jardins et des lieux publics à Villenave-d’Ornon, Bassens, Canéjan et Carbon-Blanc. Au total, sept lieux, dans lesquels des boulettes de viande et des tablettes de chocolat empoisonnées ont été retrouvées, ont fait l’objet de signalements. Bien que la composition exacte des poisons reste floue, certains propriétaires ont trouvé des produits comme de la mort-aux-rats ou de l'anti-limaces. Trois chiens, dont un malinois, sont morts après avoir été intoxiqués lors de promenades. La propriétaire d’une staffie a eu plus de chance. Elle a pu sauver sa chienne in extremis en ayant le bon réflexe. Après avoir fait une balade au Lac Vert de Canéjan, l’animal a été pris de violentes convulsions dans la voiture. La propriétaire s’est alors immédiatement rendue chez le vétérinaire le plus proche.

Les vétérinaires aux alentours sont prévenus de la situation

Face à ce phénomène inquiétant, les propriétaires de chiens et les professionnels se mobilisent, s’échangeant des informations sur les réseaux sociaux pour alerter au maximum et prévenir des risques afin d’éviter les décès. Les vétérinaires et éducateurs canins recommandent des mesures de précaution, comme garder les chiens en laisse et leur apprendre à refuser les appâts. Ils conseillent, en cas de suspicion d’empoisonnement, d’agir vite et de consulter immédiatement un praticien. Tous les vétérinaires aux alentours sont prévenus de la situation. Catherine Leuger, propriétaire de Marvel, un beagle très suivi sur les réseaux sociaux, a décidé de réagir. « L’union fait la force. J’ai plus de 30 000 abonnés sur Instagram, donc j’en profite pour récupérer toutes les informations et je les recense pour que ça serve aux autres. Des maîtres ou des vétérinaires me contactent en m’indiquant les lieux où des chiens ont pu être infectés », a-t-elle déclaré au Figaro. Catherine a ainsi créé une carte interactive où elle recense tous les lieux potentiellement dangereux pour les chiens. Cette carte fait aussi état des vols, des cas de maladie d’Aujeszky ou d’eaux contaminées.

Une plainte déposée

En parallèle, sur le plan judiciaire, une plainte aurait été déposée par la propriétaire du malinois décédé. « Il y a très peu de chances de faire avancer ces dossiers s’il n’y a pas plusieurs plaintes ou mains courantes en même temps par plusieurs personnes qui ne se connaissent pas. Mais au moins, ça permet de mettre en vigilance ces services », a précisé Catherine Leuger à France 3 Aquitaine.

Les réseaux sociaux, un outil clé pour signaler les dangers

Sur les réseaux sociaux, de nouveaux cas sont répertoriés chaque jour. Les communes concernées prennent le phénomène au sérieux. Certains propriétaires demandent la mise en place de rondes des polices municipales dans les lieux où les empoisonnements ont pu être commis. Si les auteurs de ces actes malveillants restent pour l’instant inconnus, les propriétaires de chiens et les professionnels espèrent désormais que leur vigilance collective permettra d’endiguer le problème.

Un problème de cohabitation entre les promeneurs et les chiens

Selon les professionnels du monde canin, la problématique serait malheureusement récurrente. « Ça arrive souvent, généralement en début d’année et l’été. On ne sait pas trop les raisons », a expliqué Zorah Fekih, dog sitter chez The Walking Dog Bordeaux à France 3. Les auteurs à l’origine de ces empoisonnements sont malheureusement rarement identifiés. Pour autant, la localisation des méfaits laisse certains penser qu’il s’agit d’un problème de partage des parcs. « On voit que les parcs ciblés sont ceux très réputés pour promener les chiens. On sent bien qu’on commence à atteindre un point de non-retour entre les propriétaires de chiens et les promeneurs », a déclaré Lucile Peyrat du centre de loisirs canin Les Amis de Lulu, à la chaîne d’informations régionales. « Il y a des gens qui imposent à tort leurs chiens dans ces espaces et, en face, des gens qui ne supportent plus d’en croiser », a-t-elle ajouté.

Bénédicte Iturria

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