Anxiété de séparation : une étude s’intéresse aux facteurs de risque - Le Point Vétérinaire.fr

Anxiété de séparation : une étude s’intéresse aux facteurs de risque

Valentine Chamard

| 17.12.2024 à 10:00:00 |
© Wavetop-Getty Images

La durée du sommeil du chiot, le fait qu'il dorme dans un espace clos, l'utilisation de techniques de récompense et d'aversion, l'efficacité du dressage à la maison, l'âge des propriétaires et l'attention qu’ils portent à  leur chien lorsqu'ils le retrouvent jouent un rôle dans le développement de troubles liés à la séparation.

Une nouvelle recherche menée par le Royal Veterinary College (RVC), en collaboration avec l’association de protection animale Dogs Trust, a identifié les situations vécues dans les premières semaines d’un chiot qui favorisent le développement de comportements liés à la séparation lorsqu'il est laissé seul à la maison  (comportements destructeurs : mâchonnements, griffures ; comportements vocaux : aboiements, hurlements, gémissements ; défécation ou urination dans la maison ; comportements répétitifs).

Bien que ces comportements soient identifiés chez environ 50 % des chiens, les facteurs qui conduisent à leur apparition sont mal compris, ce qui les rend difficiles à prévenir. Cette étude a donc pour but d'explorer leurs facteurs de risque de développement, afin de formuler des recommandations pour la recherche future et les stratégies de prévention visant à améliorer le bien-être des chiens.

L'étude a été réalisée à partir des données de 145 propriétaires vivant au Royaume-Uni et en Irlande et possédant des chiots âgés de six mois au maximum, qui participaient à l'étude longitudinale « Generation Pup »  financée par Dogs Trust. Les chercheurs ont effectué une analyse des facteurs de risque afin d'étudier et de quantifier les associations entre les paramètres liés au chien et au propriétaire, les expériences environnementales spécifiques au début de la vie du chiot et leur effet sur l'apparition de troubles liés à la séparation.

Punir ou ignorer les chiots augmentent les risques

Les principales conclusions de l'étude sont les suivantes :

-46,9 % des chiots de cette étude présentaient un trouble lié à la séparation à l'âge de six mois.

-Le trouble le plus fréquemment signalé, exprimé uniquement lorsqu'ils sont laissés seuls, est le fait de faire les cent pas (14,5 %), suivi par les gémissements (7,6 %) et le fait de tourner sur soi-même (6,9 %).

-Les chiots dont les propriétaires utilisaient davantage de techniques punitives, telles que les réprimandes, les tapes ou le fait d'ignorer le chien, lorsqu'ils réagissaient à un « mauvais » comportement à l'âge de 16 semaines, présentaient un risque accru de développer un trouble à l'âge de six mois.

-Les chiots dont les propriétaires ont déclaré « en avoir fait des tonnes » en réponse à un « mauvais » comportement à leur retour, par rapport à ceux dont les propriétaires ont réagi d'une autre manière, étaient six fois plus susceptibles de présenter des troubles à l'âge de six mois.

-Les chiens étaient moins susceptibles de développer des troubles liés à la séparation si les propriétaires déclaraient qu'à moins de 16 semaines les chiots étaient enfermés dans des caisses/chambres pendant la nuit, par rapport aux chiots qui n'étaient pas enfermés de cette manière (pendant la journée ou pendant la nuit).

-Les chiens dont les propriétaires ont déclaré qu'ils dormaient 9 heures ou plus par nuit (lorsqu'ils étaient âgés de 16 semaines ou moins) étaient moins susceptibles de développer des troubles que ceux dont les propriétaires ont déclaré qu'ils dormaient entre 6 et 8 heures par nuit.

-Les chiots mal éduqués à moins de 16 semaines étaient plus susceptibles de présenter des troubles à l'âge de six mois.

-Les chiots dressés à l'aide de croquettes (autres que leur nourriture habituelle) et/ou de friandises étaient plus susceptibles de développer des troubles que ceux dressés sans ce type de récompense.

-Les chiens appartenant à des propriétaires plus jeunes (âgés de 16 à 34 ans) présentaient un risque accru de développer des troubles par rapport aux propriétaires âgés de 35 ans et plus.

-Les autres facteurs étudiés, notamment la race et le sexe du chien, n'ont pas montré d'association significative avec l'apparition de troubles liés à la séparation.

L'étude conclut donc que le développement de troubles liés à la séparation chez les chiens pourrait être évité en s'abstenant de dresser les chiots de manière aversive, en leur permettant de dormir au moins 9 heures par nuit dans une cage ou dans une pièce restreinte, et en évitant de surréagir en réponse à un comportement indésirable après une séparation.

Les auteurs invitent les propriétaires concernés à contacter leur vétérinaire et/ou un comportementaliste animalier accrédité. Dogs Trust propose également une ligne gratuite de soutien comportemental pour les propriétaires qui souhaitent obtenir des conseils ou de l'aide.

Valentine Chamard

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