Braconnage en Afrique du Sud : témoignage d’une vétérinaire - Le Point Vétérinaire.fr

Braconnage en Afrique du Sud : témoignage d’une vétérinaire

Philippe Zeltzman, Marie Bartling

| 07.02.2025 à 17:42:00 |
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Le braconnage constitue l’une des menaces les plus graves pour la faune à l’échelle mondiale, particulièrement en Afrique du Sud et au Zimbabwe. Des espèces emblématiques sont ciblées, entraînant un impact catastrophique sur les populations animales. Une consœur témoigne.

Nicole Mayne, chirurgienne itinérante a Wildflower Veterinary Surgery, Tampa, Floride, a participé à une expédition exceptionnelle près du parc Kruger, au nord-est de l’Afrique du Sud. Son équipe a travaillé avec des vétérinaires locaux pour couper les cornes des rhinocéros. Des micro-puces étaient ensuite implantées dans les cornes avant leur stockage dans un coffre-fort. Ni la vente, ni leur destruction ne sont en effet autorisées. Ces campagnes, combinées à des annonces sur les réseaux sociaux, ont significativement réduit le braconnage dans les zones concernées. Pour contribuer, il est possible de soutenir des ONG, sensibiliser, plaider pour des lois strictes et éviter tout produit issu de la faune braconnée. Le combat contre le braconnage est complexe mais vital pour protéger des espèces emblématiques et leur assurer un avenir durable.

Plusieurs formes de braconnage

Des rhinocéros aux éléphants, cette pratique illégale prend plusieurs formes. Chasse commerciale : les éléphants sont tués pour leurs défenses en ivoire et les rhinocéros pour leurs cornes, prisées sur le marché noir, notamment en médecine traditionnelle asiatique. Une corne peut peser jusqu'à 3 kg et se vendre jusqu'à $100.000/kg. Les rhinocéros, qui possèdent souvent deux cornes, sont particulièrement vulnérables. Braconnage de subsistance : dans les communautés rurales, la chasse à la « viande de brousse » (« bush meat ») est souvent motivée par la pauvreté, et contribue à l'épuisement des populations animales. Capture vivante : certaines espèces, comme les perroquets, reptiles et singes (et parfois les grands félins), sont capturées pour le commerce illégal d’animaux de compagnie ou pour des attractions touristiques. Ces captures entrainent souvent des souffrances terribles et une mortalité élevée.

Des espèces fortement touchées

Parmi les espèces les plus touchées figurent : les rhinocéros décimés pour leurs cornes, leur population a chuté de 70 % en Afrique du Sud en dix ans ; les éléphants, victimes de l’ivoire, leur nombre a baissé drastiquement au Zimbabwe ; les grands félins, lions, guépards et léopards sont prisés pour leurs fourrures, leurs griffes et leurs dents. Ils sont parfois éliminés en raison de dégâts parmi les élevages des fermiers.

Les conséquences du braconnage vont au-delà de la biodiversité : elles affectent l’économie locale, notamment le tourisme, essentiel dans les parcs nationaux.

Lutter contre le braconnage

Des mesures anti-braconnage incluent des unités spécialisées (des gardes armés patrouillent pour dissuader les braconniers), des technologies avancées (des drones surveillent les mouvements animaux), une coopération internationale (partage d’informations et renforcement des lois), un engagement communautaire (sensibilisation et alternatives économiques pour réduire la dépendance au braconnage).

Philippe Zeltzman, Marie Bartling

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