Plusieurs actions de communications ont été menées, notamment auprès du grand public, avec pour objectif de faire évoluer l’image de la recherche animale. Mais ce changement de paradigme est parfois compliqué et prend du temps.
Un peu plus d’un an après son lancement, le premier rapport annuel de la charte de transparence sur le recours aux animaux à des fins scientifiques et règlementaires, vient d’être publié. 38 acteurs de la recherche, dont des établissements et instituts de recherche, des universités, des entreprises du médicament humain et vétérinaire, l’ont signé. Un groupe très hétérogène « avec une activité en recherche animale plus ou moins importante (…) et une culture de la transparence plus ou moins avancée. » La charte prévoit que ses signataires s’engagent à délivrer une « information complète, claire et exacte sur les raisons et les conditions de l’utilisation des animaux dans la recherche, sur le cadre légal de cette pratique ainsi que les progrès scientifiques et médicaux qui en découlent. » Un questionnaire envoyé aux signataires en décembre 2021 a permis de revenir sur leurs initiatives et leurs expériences. L’objectif était de faire un premier bilan sur le respect des 4 engagements pris par les signataires :
- Expliquer les raisons et les conditions du recours aux animaux à des fins scientifiques et réglementaires,
- Diffuser l’information auprès du grand public et des médias,
- Faciliter les échanges d’information avec le grand public et des médias,
- Produire chaque année un document sur les progrès en matière d’information du public (la publication annuelle d'un rapport)
Une communication engagéeLe rapport indique que près de 72% des signataires disposent ou sont en cours de rédaction d’une charte ou d’une politique institutionnelle sur le recours aux animaux dont 31% qui l’ont mise à disposition sur leur site internet. La plupart des directions et des équipes se disent engagées dans le processus de transparence. Des actions de communication ont été menées auprès des personnels travaillant directement ou indirectement avec les animaux. De même, des informations ont été spontanément fournies au public particulièrement sur les espèces et les modèles utilisés, via des sites internet, des publications scientifiques ou encore en partenariat avec des organisations externes. Les médias (photos, vidéos, visites virtuelles) fournis au public portent principalement sur les conditions d’hébergement. Les travaux ayant recours à des animaux sont le plus souvent illustrés par la communication de résultats scientifiques avec des images ou des vidéos. De façon générale, les signataires communiquent peu directement avec les médias (30% répondent systématiquement ou presque toujours aux sollicitations). Des cas de collaboration avec les médias sont cités dans le rapport comme un reportage dans une animalerie suivi d’une interview pour le magazine de la santé (France 5).
Une communication qui reste complexeDes actions de vulgarisation scientifique s’effectuent majoritairement par l’intermédiaire d’autres organisations telles que le GIRCOR mais aussi lors de manifestations bien connues du grand public comme la Fête de la Science ou le Téléthon. Des visites d’installation avec des animaux ont également été proposées à l’occasion d’échanges avec des chercheurs ou des étudiants. 19% des signataires organisent des visites pour des élus.Toutefois, le rapport souligne que la communication dans le domaine de la recherche animale reste complexe, « le choix des mots ou des photos est particulièrement délicat avec la crainte de mauvaises interprétations surtout que le personnel, plus habitué à présenter des résultats scientifiques, n’est pas toujours à l’aise pour communiquer sur la question. » L’autre frein à la communication est l’image de la recherche dans l’opinion publique. Le rapport déplore la persistance d’idées reçues ou d’images d’un autre temps. Le personnel peut craindre des détournements de certaines informations et ne sent pas toujours en sécurité. Enfin, la pandémie a eu un impact non négligeable sur le processus de transparence. Elle a limité les actions prévues mais a aussi été une opportunité pour organiser des visites virtuelles.