Corridas et combats de coqs : une proposition de loi pour protéger les mineurs - Le Point Vétérinaire.fr

Corridas et combats de coqs : une proposition de loi pour protéger les mineurs

Marine Neveux

| 11.10.2024 à 13:00:00 |
© Otografias/Istock

Le 14 novembre 2024, le Sénat se penchera sur une PPL portée par la sénatrice Samantha Cazebonne et le sénateur et vétérinaire Arnaud Bazin (A 81). Cette initiative transpartisane vise à interdire l’accès des mineurs de moins de 16 ans aux corridas et aux combats de coqs.

Cette proposition de loi répond à une problématique récurrente en France : celle de la tradition taurine, encore vivace dans certaines régions, et des combats de coqs, pratiqués notamment dans les départements d’outre-mer. Si la tauromachie est souvent défendue comme une pratique culturelle, l'impact psychologique sur les enfants assistant à ces spectacles reste peu abordé. La sénatrice Cazebonne en est convaincue : « Un ensemble de psychiatres et de psychologues français mettent ainsi en garde contre le traumatisme que peut générer le fait d’assister à des scènes violentes sous les applaudissements d’adultes de confiance, auprès de qui il sera difficile de faire admettre la tristesse ou l’anxiété provoquées, contre le risque d’accoutumance à la violence, et contre le décalage entre les valeurs enseignées à l’école (pas de violence gratuite) et ces scènes de violence valorisées par des adultes. » Des propos soutenus par des professionnels de la santé mentale, qui alertent sur les risques de désensibilisation à la violence et sur le décalage avec les valeurs enseignées à l’école.

Cette démarche s’inscrit également dans une dynamique internationale. Le Comité des droits de l’enfant de l’ONU a déjà pointé du doigt la France, en lui recommandant de redoubler d’efforts pour protéger les jeunes des spectacles violents. Les corridas et autres combats de coqs, bien que tolérés dans certaines communes, ne devraient plus être accessibles aux mineurs, selon les deux sénateurs. D’ailleurs, un large soutien politique entoure ce texte, et l’opinion publique semble prête à ce changement : selon un sondage IFOP de 2021, 81 % des Français sont favorables à l’interdiction d’accès aux corridas pour les moins de 14 ans.

En définitive, la question est : peut-on continuer à exposer des enfants à des spectacles de cruauté animale, quand les instances internationales s’accordent sur la nécessité de les protéger de la violence sous toutes ses formes ? Le Sénat se prononcera en novembre 2024, mais le débat est plus que jamais ouvert.

L'Ordre des vétérinaires avait déjà réagi sur la corrida en 2016. Un Collectif des vétérinaires pour l'abollition de la corrida (Covac) existe également.

Marine Neveux

1 commentaire
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Mathieu Lamant, Vétérinaire le 14-10-2024 à 21:48:33
Alors interdisons également toutes les reportages sur les grands félins d Afrique et leurs techniques de chasses!!!!
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