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De nouvelles connaissances sur les bactéries Brucella émergentes

Clothilde Barde

| 03.07.2023 à 13:00:00 |
© anyaivanova

L'Anses (Agence Nationale de la sécurité sanitaire des aliments) a révélé dans un communiqué publié le 13 juin 2023, les premiers résultats obtenus dans le cadre du projet IDEMBRU qui visait à mieux connaître les nouvelles bactéries du genre Brucella qui émergent depuis plusieurs années.

La détection dans divers contextes épidémiologiques des bactéries du genre Brucella, la caractérisation des espèces émergentes de Brucella par identification de la variabilité génomique et phénotypique, la compréhension de la virulence et des potentiels zoonotiques à travers des modèles d'infection in vivo et in vitro et, enfin, le développement d'une boîte à outils pour l'intégration des données des Brucella émergentes sont les principaux objectifs du projet IDEMBRU, dont les premiers résultats ont été révélé par l'Anses le 13 juin 2023. Ce dernier a commencé le 1er janvier 2020 pour une durée de 2,5 ans et il est coordonné par l’Anses autour de 9 partenaires de 8 pays européens (Allemagne, Bulgarie, Espagne, Italie, Royaume-Uni, Pays-Bas, Portugal et France).

De nouvelles espèces

Comme l'indiquent les chercheurs de l'Anses, depuis une quinzaine d’années, de nouvelles espèces de Brucella ont été découvertes, portées par des animaux aussi divers que des grenouilles, des renards ou des mammifères marin, comme Brucella canis en Europe de l’Ouest. Or, chez l'homme, la maladie est à l'origine de poussées de fièvres, de douleurs et de maux de tête et elle peut conduire à des complications, (neurologiques ou articulaires) et devenir chronique. Les animaux atteints peuvent être victimes d’avortements, ou présenter de problèmes de fertilité et d’infections de l’appareil génital. Se pose alors la question de savoir si les bactéries émergentes nouvellement détectées pourraient-elles se transmettre à l’être humain ? Et, dans ce cas là, quelles espèces animales sont concernées ? 

Un potentiel zoonotique?

C'est pourquoi, dans le cadre du projet européen IDEMBRU, plus de 1500 échantillons provenant de trois biotopes européens et de la faune sauvage européenne ont été testé. A cette occasion des souches déjà isolées ont été utilisées pour évaluer les pratiques moléculaires existantes et en développer de nouvelles pour l'isolement, la purification, la discrimination de l'ADN du genre Ochrobactrum ainsi que le séquençage de haute qualité. De plus, plusieurs nouvelles analyses bactériologiques complémentaires ont été développées pour séparer les souches centrales des souches non centrales. Enfin, des marqueurs de virulence et des biomarqueurs spécifiques ont été identifiés afin de les combiner avec les résultats d'infection cellulaire (profils de cytokines et d'ARN) pour caractériser le potentiel zoonotique de Brucella et des espèces génétiquement similaires (Francisella spp. par exemple). Les chercheurs travaillant sur IDEMBRU ont conçu différentes boîtes à outils pour l'intégration des données sur les Brucella émergentes (Brucelles non principales, Brucella canisBrucella provenant d'hôtes inattendus).

Clothilde Barde

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