Au moins 4 nouveaux cas ont été confirmés chez des ouvriers agricoles ayant participé à un dépeuplement d’un foyer d’influenza aviaire hautement pathogène dans une exploitation de volailles. Les Etats-Unis totalisent ainsi près de 10 cas d’infections humaines au virus aviaire HP H5 depuis 2022.
Aux Etats-Unis, les confirmations d’infection humaine de grippe aviaire s’enchaînent. Au 14 juillet, les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC pour Centers for disease control and prevention) ont annoncé avec eu la confirmation de quatre nouveaux cas humains d’infection par le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) 1(H5) dans l’Etat du Colorado. Ces cas concernent des ouvriers agricoles qui ont été en contact avec des volailles infectées, dans le cadre d’un dépeuplement de foyer. Un cinquième cas est aussi suspecté, mais toujours en attente de confirmation. A ce stade, les analyses sont encore en cours pour le séquençage complet des souches virales, mais il est probable qu’il s’agisse d’infections à H5N1, étant donné que le foyer en élevage de volailles était lié à ce sous-type, qui est celui qui circule activement sur le territoire.
Ces nouveaux cas américains se rajoutent aux 5 autres déjà confirmés dans le pays depuis 2022. Quatre avaient été rapportés en 2024 dans le Texas, le Michigan et le Colorado, en lien avec des troupeaux de bovins laitiers infectés. Le dernier cas avait été détecté en 2022 chez un travailleur d’une exploitation aviaire contaminée dans le Colorado. Les Etats-Unis totalisent ainsi près de 10 cas d’infections humaines au virus aviaire HP H5 depuis 2022.
Des symptômes grippaux, mais sans gravitéSelon les CDC, les travailleurs présentaient des signes cliniques, mais sans gravité, à savoir une conjonctivite avec larmoiement, mais aussi des « symptômes grippaux plus typiques tels que fièvre, frissons, toux et mal de gorge/nez bouché ».
Ces symptômes grippaux n’avaient été signalés qu’une seule fois chez les précédents cas : ils concernaient un travailleur du Michigan d’une exploitation bovine laitière contaminée. Avait été rapportée une conjonctivite associée à de la toux sans fièvre. Pour les 3 autres travailleurs infectés en lien avec les exploitations laitières, seule une conjonctivite avait été signalée. Pour le cas de 2022, seule de la fatigue avait été signalé.
Malgré l’évolution des signes cliniques, et le nombre croissant de personnes touchées, il n’y a pas de communication particulière sur un risque grandissant pour le grand public. Pour rappel, à ce jour, toutes les instances sanitaires s’accordent à dire que le risque de grippe aviaire est faible pour le grand public, et faible à modéré pour les personnes qui sont plus à risque d’exposition comme les ouvriers agricoles.
A noter que les CDC indiquent que d’autres cas pourraient être confirmés par la suite « dans le cadre de la surveillance et des tests en cours ». A ce sujet, il est indiqué que depuis 2022, au moins 10 600 personnes exposées à des oiseaux, volailles et autres animaux infectés, ont été suivies de près, et au moins 375 ont été testées pour le virus HP H5. De la même manière depuis 2024, au moins 1390 personnes exposées à des troupeaux bovins contaminés, ont été suivies, et au moins 61 personnes ont été testées.
Des cas humains sporadiques dans le monde depuis 2016Selon les données des CDC au 30 mai 2024, depuis les années 2000, le pays ayant signalé le plus de cas est le Cambodge, avec un total de 11 cas, dont 6 cas en 2023 et 5 cas en 2022. Mais désormais, les Etats-Unis suivent de très près donc, avec leur 9 cas voire 10. Arrive ensuite le Royaume-Uni avec 4 cas déclarés en 2023 et 1 cas en 2022.
Ceci dit, depuis 2016, les infections humaines à H5N1, tout clade confondu, restent sporadiques : 10 cas en 2016 (tous en Egypte), 4 en 2017 (3 Egypte, 1 Indonésie), 0 en 2018, 1 en 2019 (Népal), 1 en 2020 (Laos), 1 en 2021 (Inde)…pour repartir à la hausse (légère) en 2022 avec 7 cas, 12 en 2023 (dont 6 Cambodge et 4 Royaume-Uni) et enfin une dizaine en 2024. C’était avant 2015 qu’étaient rapportés de très nombreux cas. Depuis 2003, près de 900 cas ont été signalés dans le monde, le plus gros pic d'infections datant de 2015 porté par l’Egypte. Le pays avait déclaré à l’époque 136 cas. A noter que suivant les clades en cause, et autres facteurs associés, la maladie peut être potentiellement très grave, pouvant aller jusqu’à des pneumonies graves avec insuffisance respiratoire, des encéphalites et des défaillances de plusieurs organes. Ce qui ne semble pas le cas pour le clade majoritaire, le 2.3.4.4b, qui est celui qui circule activement dans le monde, tout particulièrement en Europe et sur le continent américain.