Ce groupe de travail est une démarche privée, réunissant opérateurs des filières avicoles, vétérinaires, Itavi et les laboratoires pharmaceutiques dont les vaccins sont en cours de test. Son objectif était de réfléchir sur les conditions de mise en œuvre opérationnelle d’une vaccination contre l’influenza aviaire hautement pathogène.
La dernière épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), catastrophique (presque 1400 foyers et 16 millions d’animaux abattus), a amené les autorités sanitaires, et politiques, à s’engager sur la voie de la vaccination comme outil supplémentaire de lutte. Et à défendre cette position au niveau européen aboutissant à une position commune des ministres de l’agriculture des Etats membres, qui ont acté l’intérêt de cet outil de lutte, et la nécessité d’œuvrer collectivement aux négociations commerciales avec les pays tiers, qui pourraient refuser l’importation de volailles de pays qui vaccinent. En France, eux expérimentations ont été lancées, en partenariat avec les laboratoires Ceva Santé Animale, et Boehringer Ingelheim, qui disposaient de candidats vaccins potentiellement utilisables sur le terrain.
C’est dans ce contexte qu’un groupe de travail a été lancé sous l’impulsion de vétérinaires du sud-ouest, en septembre 2022. Ce groupe a réuni des représentants vétérinaires, des opérateurs privés, l’institut technique Itavi, mais aussi Ceva et Boehringer Ingelheim. Leur objectif était de contribuer, en parallèle des autorités sanitaires, à la réflexion sur la mise en œuvre opérationnelle de la vaccination, afin de disposer rapidement de toutes les cartes en main pour préparer efficacement le déploiement de la vaccination sur le terrain.
Anticiper la stratégie vaccinaleSuivant le scénario de stratégie vaccinale, le coût de cette mesure serait de 35 millions minimum et pourrait aller jusqu’à environ 330 millions d’euros par an (inclus vaccination et monitoring des animaux vaccinés). Ce budget est bien moindre que le coût de gestion d’une crise d’une ampleur équivalente à la dernière, qui se chiffre à plusieurs milliards d’euros.
Outre le calcul du coût, le groupe a identifié les points sur lesquels il faudra impérativement travailler bien en amont de la mise en œuvre d’une stratégie vaccinale : réfléchir aux besoins de main d’œuvre pour la vaccination et la former, réfléchir au suivi des animaux vaccinés inclus la main d’œuvre à mobiliser…et surtout le groupe souligne bien qu’envisager une stratégie vaccinale nécessite de commander bien en amont les vaccins aux laboratoires. Ces derniers sont encore en cours d’expérimentations, mais les premiers résultats s’avèrent encourageants : de fait, en pratique, une vaccination ne sera pas possible pour cette saison, mais seulement la prochaine…impliquant toutefois que l’Etat prévoit une commande d’ici juin 2023.
Plus d’informations dans un prochain numéro.