La vaccination aurait permis de réduire de 95,9% le nombre de foyers d’influenza aviaire hautement pathogène.
Alors que la deuxième campagne de vaccination contre l’influenza aviaire hautement pathogène a été officiellement lancée au 1er octobre, le ministère de l’Agriculture a dévoilé les résultats d’une étude montrant l’efficacité de la première campagne. Menée par la chaire de biosécurité et de santé aviaires de l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse, cette étude (en préprint à ce stade) montre que « la France aurait pu connaître jusqu’à 701 foyers en élevage sur 2023/24 », contre les 10 foyers effectivement confirmés, a annoncé le ministère par voie de communiqué de presse.
Une réduction de 95,9% de la taille des foyersDans le détail, en se basant sur les données européennes du terrain de ces dernières années, les équipes ont tout d’abord montré que le nombre d’oiseaux sauvages infectés rapportés un mois avant le premier foyer, était un facteur prédictif pour le nombre de foyers. Ce qui leur a permis, dans un second temps, de calculer le nombre de foyers en élevage qui aurait pu se produire sans vaccination : 487 (intervalle de prédiction 273-701), un résultat significativement plus élevé que les foyers confirmés qui étaient au nombre de 10.
Pour les équipes de l’ENVT, « cette divergence suggère que la campagne de vaccination a été efficace pour réduire le nombre de foyers en France en 2023-24, avec une réduction relative de la taille des foyers de 95,9% ». De plus, « si d’autres mesures, mises en œuvre depuis 2017, comme la biosécurité renforcée, peuvent également avoir contribué aux tendances observées, elles n’ont pas changé de manière substantielle en 2023-224 et ne devraient donc pas conduire à un changement aussi soudain et drastique du nombre de foyers ». Ces résultats vont dans le sens d’analyses similaires faites dans des pays européens, est-il aussi indiqué.
Une deuxième campagne identique à la premièreFace à ces bons résultats, la deuxième campagne de vaccination est reconduite presque à l’identique. Elle reste obligatoire pour tous les canards des élevages de plus de 250 animaux dont les produits (viande et foie gras) sont destinés à la commercialisation, et volontaire pour les élevages reproducteurs lorsque la production est destinée exclusivement au marché français. Pour le reste, la vaccination est interdite, sauf exceptions autorisées.
Toutes les instructions de cette deuxième campagne sont présentées dans une nouvelle instruction technique. Parmi les nouveautés, on peut notamment noter l’utilisation de deux solutions vaccinales ; pour rappel, la première campagne avait été débutée avec un seul vaccin, puis un deuxième avait été proposé quelques mois plus tard. Cette deuxième campagne est aussi caractérisée par l’arrêt d’une surveillance sérologique dans le cadre de la surveillance active post-vaccinale. Cette surveillance sera faite via l’enquête sérologique annuelle IA prévue par l’Union européenne. Enfin, notons aussi qu’il faudra désormais éditer un certificat de surveillance attestant de la conformité de la surveillance active post-vaccinale. En pratique, « l’original signé est remis à l’élevage qui le conserve dans le registre d’élevage pendant une période d’un an. Une copie du certificat accompagne tout lot soumis à mouvement ». Ce certificat peut être remis en main propre lors de la visite de surveillance, avant le retour des résultats des prélèvements faits le jour de cette visite.
Plus d’informations sur la campagne vaccinale ici.