Initiatives pour le maintien du maillage vétérinaire en zone rurale - Le Point Vétérinaire.fr

Initiatives pour le maintien du maillage vétérinaire en zone rurale

Céline Gaillard-Lardy

| 23.06.2022 à 15:21:00 |
© Getty Images/iStockphoto

Face à la baisse inquiétante du nombre de vétérinaires en milieu rural, la lutte s'organise, notamment avec l'étude de six régions pilote, mais aussi grâce à des initiatives locales.

Pour faire face au manque de vétérinaires en milieu rural, le ministère de l’agriculture a décidé d’établir un diagnostic de la situation dans six territoires pilotes. Le but : évaluer l’offre vétérinaire et la demande des élevages afin de trouver des solutions adaptées. L’une de ces régions est l’Ile de France. Avec l’appui de la chambre d’agriculture, du GRDS, des représentants vétérinaires et du Conseil régional, cette région lance une vaste enquête auprès des éleveurs pour faire le point sur la situation. En effet, l'Ile de France compte seulement 24 vétérinaires déclarant effectuer des soins sur les animaux de ferme, sur les 2 133 inscrits à l'ordre. En face, pas moins de 440 élevages sont répartis sur l’ensemble de la région, 160 pour les bovins et une centaine pour les petits ruminants. De plus, cette région offre une grande diversité de détenteurs d‘animaux de ferme (éleveurs professionnels, entreprises, particuliers) ; pour exemple, la région totalise 420 détenteurs de bovins. Les éleveurs sont donc invités à répondre à un questionnaire en ligne. 

Une initiative originale

Dans d’autres départements, des initiatives originales sont proposées. C’est le cas du département de l’Isère, qui avec son dispositif Isère Véto, compte bien attirer de nouveaux vétérinaires. Ce dispositif inédit, qui sera soumis au vote de l’assemble départementale le 24 juin 2022  propose une aide à l’installation de 15 000 euros, en contrepartie d’une activité d’au moins 3 ans en productions animales, ainsi qu’une indemnité kilométrique forfaitaire de 20 cts par kilomètre. « L’objectif d’Isère Véto est d’attraper les problèmes de tous les côtés pour tout d’abord stopper l’hémorragie : tant au niveau de l’installation des jeunes vétérinaires que du coût de leurs déplacements dans les endroits les plus reculés et difficiles d’accès. Les vétérinaires en milieu rural parcourent en effet 250 000 km par an dans les zones de montagne du département, dans le cadre de leur travail ! » explique Jean Papadopulo, vice-président délégué au laboratoire départemental et à la santé animale,

La mise en place de tels dispositifs est désormais possible avec la loi DDADUE, qui autorise les collectivités à intervenir « auprès des vétérinaires contribuant à la protection de la santé publique et assurant la continuité et la permanence des soins aux animaux d’élevage ». Ce département prévoit déjà une enveloppe de 80 000 euros en 2022, puis de 100 000 euros les années suivantes. « Nous envisageons, si le dispositif est adopté par l’Assemblée départementale, en moyenne une ou deux [installations] par an » affirme Jean Papadopulo.

Céline Gaillard-Lardy

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