Dans un récent avis, elle affirme que les biotechnologies de réécriture du génome sont des « outils nécessaires et incontournables de notre futur ».
Face à l’essor des biotechnologies de réécriture du génome, en particulier du système Crispr-cas9, l’Académie d’Agriculture de France a décidé de s’auto-saisir du sujet. L’objectif était de « procéder à une analyse indépendante et objective et de produire un avis. »
Ce dernier, adopté le 8 janvier dernier (85 voix pour, 7 contre et 12 abstentions), vient d’être publié. La conclusion : ces techniques ne doivent pas être rejetées, bien au contraire. « Il faut reconnaître solennellement le bien-fondé d’utiliser ces techniques pour des objectifs de recherche », affirment les Académiciens, qui soulignent que les applications, tant dans le domaine du végétal que animal, utilisant ces techniques peuvent « contribuer à relever les défis auxquels l’agriculture, l’alimentation et l’environnement sont confrontés en France et dans le monde. »
Pour illustrer la potentialité de ces technologies pour les animaux d’élevage, les Académiciens prennent deux exemples. Le premier : la réécriture du génome pourrait rendre possible l’obtention de lignées de porcs résistances à la peste porcine africaine, et donc éviter l’abattage systématique des troupeaux. « Plus généralement, si une réécriture permettait une médecine vétérinaire préventive par éradication de maladies, avec bien sûr maintien de la diversité génétique, et si le suivi de chaque animal et de ses descendants dans les élevages ou dans l’environnement était strictement contrôlé, ce qui est déjà le cas, en particulier en France pour la majorité des animaux de rente, faudrait-il écarter l’idée a priori ? », s’interrogent les auteurs de l’Avis.
Le deuxième exemple est celui de l’écornage des bovins. La réécriture du génome permet, en peu de temps, contre plus de 10 ans en sélection classique, l’obtention d’individus sans cornes.
Dans ce contexte, plusieurs recommandations sont proposées, la plupart mettant en avant l’importance d’utiliser ces techniques à bon escient, et de leur encadrement. Dans ce cadre, les auteurs estiment notamment qu’il faut « instaurer un suivi systématique avec des autorisations limitées dans le temps et révocables au vu des informations apportées par ce suivi ». Cette particularité permettrait, de fait, de fournir des dossiers d’autorisation moins lourds, ce qui laisserait la porte ouverte à des laboratoires publics et des PME, et pas que des grandes entreprises. De plus, le caractère révocable devrait être, lorsqu’une autorisation temporaire est accordée, irréversible.
Pour consulter l’Avis, cliquez sur ce lien.
La dérive de l'utilisation des techniques ogm chez les végétaux, technologie économiquement développée non pour rendre les végétaux cultivés plus résistant à des maladies, mais pour qu'ils résistent à un produit de traitement (herbicide ou autre) afin de favoriser l'utilisation de ce produit "phytosanitaire", n'a pas servi de leçon ? Ou bien, les promoteurs de cette technique chez les végétaux arrivent au bout de leur progression dans les végétaux et veulent pouvoir s'étendre aux animaux ?
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