Modification génétique des animaux: le comité d'éthique Inra-Cirad-Ifremer-IRD donne son avis - Le Point Vétérinaire.fr

Modification génétique des animaux: le comité d'éthique Inra-Cirad-Ifremer-IRD donne son avis

Clothilde Barde | 03.02.2020 à 10:22:36 |
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Le Comité d’éthique commun Inra-Cirad-Ifremer (CE) a rendu en décembre dernier son avis sur l’utilisation des technologies d’édition du génome comme CRISPR-Cas9 à des fins de modification du génome des animaux par mutagenèse ciblée chez les animaux de rente et chez les animaux considérés nuisibles.

La prudence estde mise vis-à-vis de l’utilisation des techniques d’édition de génome appliquées aux animaux selon l’avis rendu par le Comité d’éthique commun Inra-Cirad-Ifremer (CE) en décembre dernier. En effet, dans le prolongement de son avis sur l’édition des génomes végétaux, le comité s’est exprimé sur les animaux de rente et sur ceux considérés comme nuisibles.
Des objectifs à définir
En ce qui concerne les animaux d’élevage, le CE souligne « l’intérêt des méthodes de mutagénèse ciblée pour faire progresser les connaissances ainsi que leur souplesse et leur précision comparativement aux méthodes de génétique classique et de mutagenèse aléatoire ». Toutefois, dans un objectif de sélection, il considère indispensable de prendre en compte les avantages procurés aux animaux d’élevage (amélioration du bien-être (BEA)), aux consommateurs et à la société (amélioration de la productivité).
Une analyse au cas par cas
Dans le même temps, le comité s’est intéressé au forçage génétique utilisé dans la lutte contre les animaux nuisibles, notamment les insectes vecteurs de maladies humaines. Cette technique a pour objectif de favoriser la transmission d’un caractère (dans ce cas délétère et conduisant à l’élimination de populations locales ou d’espèces entières) par reproduction sexuée afin qu’il soit diffusé le plus rapidement possible dans une population cible. Selon eux, l’analyse des risques ne peut se faire qu’au cas par cas en évaluant notamment la possibilité de dissémination du caractère modifié et les possibilités de réversion de ses effets.
La vigilance est de mise
Au vu de l’importance des questions soulevées, y compris sur le plan philosophique et éthique, le CE recommande donc « la prudence dans l’usage des techniques d’édition de génome appliquées aux animaux, en tenant compte notamment de la difficulté de confiner la recherche et d’assigner des limites ». Il propose ainsi d’utiliser des techniques d’édition de génome comme outil de connaissance et de recherche finalisée, de prioriser ses activités, de tenir compte du BEA, de poursuivre ses travaux de recherche sur le forçage génétique et enfin de communiquer avec transparence auprès de la société.

Clothilde Barde
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