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L’ECDC alerte sur le risque de maladies transmises par les moustiques en Europe

Tanit Halfon

| 05.07.2023 à 14:35:00 |
© iStock-flubydust

Selon l’Agence européenne, ce risque augmente avec l’extension de la zone de répartition du moustique Aedes albopictus. Le moustique Aedes aegypti est aussi à surveiller de près.

Dans un (proche ?) futur, se pourrait-il que la présence de maladies vectorielles liées aux moustiques devienne une nouvelle norme en Europe ? A ce stade, ce qui est certain, est qu’il y a une augmentation du risque de transmission de maladies à l’humain par ces moustiques sur le continent, a alerté le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC pour European centre for disease prevention and control) dans un récent communiqué. Leur constat : les évolutions du climat font qu’il y a désormais des conditions de vie plus favorable pour l’implantation des espèces de moustiques comme Aedes. En 2023, Aedes albopictus a ainsi été confirmé comme établi* dans 13 pays et 337 régions, alors qu’en 2013, seuls 8 pays, et 114 régions, étaient concernés.

Plusieurs pathogènes

Cette extension de la zone de répartition du moustique va de pair avec une hausse du risque de transmission des pathogènes qu’il peut héberger, comme la dengue, le chikungunya et le virus Zika.  Cela s’est malheureusement parfaitement illustré sur le terrain. En 2022, 71 cas de dengue acquis localement ont été confirmés, dont 65 cas en France et 6 en Espagne. Ce nombre de cas correspond au nombre total de cas détectés entre 2010 et 2021.

Aedes aegypti est aussi un autre moustique qui risque de poser problème, selon l’ECDC. Il est associé à plusieurs maladies vectorielles, la dengue, la fièvre jaune, le chikungunya, le Zika. Il est établi à Chypre depuis 2022 et « pourrait continuer à se propager à d’autres pays européens ».

A noter aussi que d’autres pathogènes doivent aussi être prises en compte, notamment les virus du Nil occidental (West Nile) et Usutu. A ce jour, le principal vecteur reste le moustique Culex pipiens. Mais le communiqué de l’ECDC indique que « des études de compétence vectorielle ont montré que A. aegypti est capables de transmettre le virus en laboratoire ». De plus, selon une étude récente de l’institut Pasteur, Aedes albopictus serait aussi devenu capable de le transmettre tout comme le virus Usutu. Selon les données de l’ECDC pour le virus du Nil occidental, en 2022, 1133 cas d’infection humaine acquise localement ont été rapportées, avec 92 décès dans 11 pays. Ce nombre de cas dépasse le pic qui avait été constaté en 2018. Les trois pays les plus touchés sont l’Italie (723), la Grèce (286) et la Roumanie (47) ; la France a été concernée avec 6 cas.

Des moyens de prévention

Pour l’ECDC, il existe des « moyens durables » pour contrôler les populations de moustiques : élimination de l’eau stagnante (lieu de reproduction des moustiques), usage de larvicides « écologiques », opérations de sensibilisation des citoyens, des professionnels de santé et voyageurs. Pour les mesures de protection individuelle, on peut utiliser des moustiquaires (« de préférences des moustiquaires imprégnées d’insecticides »), la climatisation, des écrans de fenêtre, des vêtements couvrants, des répulsifs.

A noter que les experts de l’ECDC mettent à disposition de tous des cartes de distribution des différents vecteurs de maladies en Europe, dont les moustiques, sur leur page VecorNet. Il est notamment signalé des introductions d’Aedes aegypti en Espagne dans les Canaries, ainsi qu’aux Pays-Bas, mais avec « des populations qui y sont régulièrement éliminées ».

* Selon l’ECDC, on parle de moustiques lors de « l’existence de populations autonomes de moustiques qui passent l’hiver et se reproduisent dans une région administrative donnée ».

Tanit Halfon

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