Les services publics du ministère de l’Agriculture manquent d’attractivité - Le Point Vétérinaire.fr

Les services publics du ministère de l’Agriculture manquent d’attractivité

Tanit Halfon

| 08.01.2025 à 13:28:00 |
© iStock-legna69

Selon un rapport du CGAAER, tous les métiers sont concernés, y compris ceux du corps des inspecteurs de santé publique vétérinaire.

Comment attirer les jeunes ? Cette question est aussi posée par le ministère de l’Agriculture, qui a missionné le Conseil général de l’alimentation, l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) d’identifier les leviers susceptibles d’augmenter l’attractivité du ministère et ses services. Dans le rapport rendu publique en décembre dernier, il ressort que « le nombre de candidats par poste ouvert aux concours est en diminution dans tous les corps du MASA, et plusieurs d’entre eux ne pourvoient plus tous les postes ouverts ». La situation s'aggrave d'années en années.

Le corps des inspecteurs de santé publique vétérinaire n’échappe pas au manque d’attractivité. Ainsi, les 4 voies de recrutement des inspecteurs « se sont dégradées, avec un point d’inflexion autour de 2019-2020 ». Ce constat se ressent particulièrement dans les voies qui recrutent des personnes déjà en cours de carrière, concours externe ISPV et concours sur titres et travaux. Le concours externe est celui « qui a traditionnellement le meilleur rendement, avec des taux de sélection* de l’ordre de 10 jusqu’en 2016 » ; or depuis 2017, ce taux est passé à moins de 3, et est même inférieur à 2 depuis 2010. Dans le même sens, le taux de succès** qui était égale ou proche de 1 jusqu’en 2022, « s’est effondré en 2023 à 0,54 ».

Les deux autres voies de concours recrutent directement dans les écoles (écoles vétérinaires et ingénieurs). Selon le rapport, il n'y a généralement que peu de candidats via ces voies. Mais la situation s'est encore dégradée ces dernières années. « Depuis 2013, le taux de sélection n’a dépassé 2 candidats pour un poste que deux fois pour les élèves d’autres écoles et jamais pour les vétérinaires, le taux de succès n’atteignait pas toujours 1 mais en était proche jusqu’à 2017. La situation semble néanmoins s’être aggravée depuis 2020 malgré un rebond en 2022 sur le concours recrutant dans les écoles vétérinaires », est-il précisé.

Plusieurs recommandations sont faites pour améliorer la situation.

* Le taux de sélection est le nombre de candidats par poste ouvert au concours. Plus il est élevé, plus le concours est attractif.

** Le taux de succès est le nombre de personnes recrutées en liste principale par rapport au nombre de places. Ce taux ne peut être supérieur à 1. Toute valeur inférieure signifie que le niveau d’attractivité ne permet pas d’attirer le nombre de candidats ayant les compétences nécessaires pour répondre aux besoins définis par l’administration.

Tanit Halfon

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