Comme indiqué dans le dernier bulletin de situation de la plateforme d'épidémiosurveillance en santé animale (ESA) publié le 3 octobre 2023, les détections de foyers de bovins de maladie hémorragique épizootique (MHE) se poursuivent dans le sud-ouest de la France ainsi qu'en Espagne.
"Plusieurs suspicions de MHE sont en cours de traitement, dont quelques-unes en Ariège, dans le Gers et en Haute-Garonne" ont indiqué les experts de l'ESA le 3 octobre 2023. En effet, après avoir détecté par RT-PCR le sérotype 8 de la MHE sur des bovins situés dans les trois premiers foyers français de MHE (deux foyers dans les Pyrénées-Atlantiques détectés le 04/09 près de Oloron-Sainte-Marie et le 09/09/2023 près de Bayonne, et un foyer dans les Hautes-Pyrénées détecté le 08/09/2023 près de Bagnères-de-Bigorre), les cas se poursuivent. Au 28 septembre 2023, ce sont au total dix-neuf foyers de MHE qui ont été confirmés au sein d’élevages des Pyrénées-Atlantiques (seize foyers) et des Hautes-Pyrénées (trois foyers) et les suspicions continuent de se multiplier dans les départements des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées, ainsi que dans des départements limitrophes (Ariège, Gers et Haute-Garonne). La MHE, maladie virale infectieuse, non contagieuse, à transmission vectorielle (arbovirose), étant catégorisée «D+E» au règlement européen 2016/429, cela implique l’obligation de déclaration des foyers et la restriction des mouvements intra-communautaires, rappele la note d'information.
Un avenir incertainPar ailleurs, comme l'ont noté les experts de l'ESA; "il est difficile à ce stade d’évaluer la future propagation de la MHE en France. Néanmoins, l’évolution de cette maladie vectorielle est conditionnée par la répartition du ou des vecteurs de cette maladie". Or, plusieurs espèces de culicoïdes pourraient être vectrices du virus de la MHE: C. imicola, C.obsoletus/C. scoticus, C. newsteady ou C. pulicarisss, mais très peu d'études se sont intéressées au rôle vecteur des espèces européennes et méditerranéennes pour le virus de la MHE. Comme l'ont ajouté les experts, la diffusion de la maladie est également fortement conditionnée par les mouvements de ruminants infectés ou par leur semence. C'est pourquoi, tout animal amené à quitter la zone réglementée liée aux foyers confirmés de cette maladie, devra avoir fait l’objet au préalable d’un test de dépistage en laboratoire attestant l’absence de contamination, en complément d'une désinsectisation. A noter dans le même temps qu'en Espagne, des premiers cas sauvages de MHE ont été déclarés dans la faune libre sur un cerf Élaphe et sur un chevreuil d’Europe. Au total, 137 foyers bovins et dix-huit foyers cervidés (faune captive) ont été détectés dans le pays depuis la première détection le 15 novembre 2022 et la maladie continue de progresser avec treize nouvelles déclarations en élevages au 2 octobre 2023. De plus, après avoir fermé ses frontières fin septembre à l’annonce des premiers foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE) dans des élevages de bovins en France, l’Espagne a donné son accord de principe le 3 octobre 2023 à la réouverture de son marché aux animaux français. "Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire poursuit par ailleurs activement les échanges avec les autorités italiennes, ainsi qu'avec la Grèce et l'Algérie, pour rouvrir les marchés qui ont été momentanément fermés envers tout ou partie du territoire français" selon un communiqué du 6 octobre 2023.