Ne plus séparer l’animal de son maître dans les maisons de retraite - Le Point Vétérinaire.fr

Ne plus séparer l’animal de son maître dans les maisons de retraite

Bénédicte Iturria | 08.02.2019 à 12:49:55 |
Chien et retraitée
© Bojan89 - istock

Encore peu de maisons de retraite acceptent les animaux domestiques. Un projet de l’association TERPTA vise ainsi à favoriser cette intégration.

D’après une enquête de la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES) réalisée fin 2015, 728 000 personnes vivent en établissement d’hébergement pour séniors en France, soit 35 000 de plus qu’en 2011. Huit sur dix sont accueillies en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). 
Environ 10 000 personnes accueillies chaque année en établissement d'hébergement pour personne âgée (EHPA) ou EHPAD possède au moins un animal de compagnie. Il est aujourd’hui indéniable que la présence d’un animal auprès d’un sénior dans une maison de retraite joue un rôle positif fondamental sur sa santé physique et mentale. Il favorise également les interactions sociales, en particulier auprès de résidents atteints de déficiences psychiques. D’un point de vue règlementaire, rien n’interdit la présence d’un animal de compagnie en maison de retraite. Le 11 mars 1986 le ministère chargé des affaires sociales a publié une circulaire, toujours en vigueur, stipulant que « les personnes qui ont un animal familier doivent être autorisées à le garder avec elles, dans la mesure où il ne créera pas une contrainte anormale pour le personnel et où il ne gênera pas la tranquillité des autres résidents ». Un animal peut donc suivre son maître lors de son admission, sous réserve que le règlement intérieur de l'établissement l'autorise et que la personne âgée concernée soit en capacité de s'en occuper. Actuellement les maisons de retraite acceptant les animaux domestiques ne représenteraient qu’environ 40 % du parc des établissements d’hébergement des personnes âgées. La médicalisation de ces structures et le respect des normes d’hygiène sont souvent les raisons invoquées pour interdire la présence d’animaux dans le règlement intérieur. Mais c’est aussi principalement le manque de matériel et d’effectifs qui fait hélas renoncer les établissements à les accueillir. 

Intégrer l’animal de compagnie au mode de vie de son maitre
Cette situation fait que de nombreux pensionnaires doivent se séparer de leur fidèle compagnon. Cette séparation est vécue comme un réel traumatisme pour le maître qui doit se résoudre à abandonner son animal dans un refuge, voire le faire euthanasier si personne ne peut le prendre en charge. Afin de remédier à ce cruel problème, la toute nouvelle association TERPTA (Tu Es Responsable Pour Toujours de ce que tu as Apprivoisé, en référence à une citation du Petit Prince de Saint-Exupéry) dont l’objectif est d’intégrer l’animal de compagnie au mode ou changement de vie de son maitre, a développé un projet empreint d’humanité. Elle propose aux EHPA(D) « une solution clé en main ne générant pas de charges supplémentaires en termes de personnel ni de logistiques ».

Des aménagements dédiés
TERPTA souhaite aménager, dans une partie des espaces extérieurs que les établissements mettront à sa disposition, des chalets de jardins entièrement équipés (électricité, chauffage…) et un enclos pour accueillir les animaux de compagnie des résidents. Un bungalow de 36 m2 sera destiné aux rencontres entre les animaux et leurs maitres auxquelles pourront se joindre les autres pensionnaires. Dans le cas de figure où l’EHPA(D) n’autorise pas l’animal à vivre dans la chambre du résident, cinq chalets de 4 à 5 m2 pourront être rajoutés pour héberger les animaux (jusqu’à 2 chiens par chalet). Dans la journée ces derniers évolueront dans l’enclos et le bungalow principal afin de se dégourdir les pattes et rencontrer d’autres congénères. A l’heure actuelle, TERPTA propose de mettre en place des structures pouvant accueillir 9 animaux par EHPA(D).

Les rencontrent seront supervisées par des accompagnateurs (bénévoles, retraités, travailleurs sociaux…) et l’animal recevra des soins quotidiens prodigués 7J/7par des assistants vétérinaires bénévoles ou stagiaires. Un vétérinaire effectuera des visites à chaque introduction d’un nouveau petit pensionnaire et des contrôles réguliers pour vérifier que l’animal s’adapte bien à son nouvel environnement. Le rythme des visites sera laissé à l’appréciation du praticien. Le SNVEL entoure ce projet et l’association espère bientôt recevoir le soutien des ENV. 
L’association TERPTA lance actuellement un appel aux partenaires, sponsors et mécènes pour soutenir ce projet admirable qui s’inscrit dans un véritable changement sociétal. La première convention devrait être signée ces prochains mois avec un EHPAD de la région parisienne.

Bénédicte Iturria
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