Il a délibérément élevé des chiens avec des plis cutanés très épais sur tout le corps, y compris sur la tête, conduisant à un entropion sévère….qu’il a « corrigé » lui-même au moyen d’agrafes et points de suture. Aux Pays-Bas, il est interdit d’élever des animaux présentant des caractéristiques externes nuisibles à l’animal.
Un éleveur de shar peis domicilié dans la province du Brabant (Pays-Bas) a été réprimandé par l'Autorité néerlandaise de sécurité des produits alimentaires et de consommation (NVWA). Il a délibérément élevé les chiens avec des plis cutanés très épais sur tout le corps, y compris sur la tête. De ce fait, de nombreux chiots ne peuvent pas ou ont du mal à garder les yeux ouverts à cause de ces plis extrêmes. Tout cet excès de peau augmente le risque d’entropion à l’origine d’ulcères oculaires douloureux et peut même conduire à la cécité. Pour tenter de prévenir ces lésions oculaires, l'éleveur a maintenu les paupières des chiots ouvertes avec des agrafes et des points de suture.
Une premièreLa NVWA a contrôlé cet éleveur à la demande de l’association Dier&Recht (Animal et Droit), une équipe d'avocats, de vétérinaires, de chercheurs et de décideurs politiques qui se battent pour faire respecter le bien-être animal. C'est la première fois que la NVWA prend des mesures contre les caractéristiques physiques extrêmes des shar peis. Aux Pays-Bas, il est interdit d’élever des animaux présentant des caractéristiques externes nuisibles à l’animal lui-même. La NVWA considère par exemple la reproduction délibérée de races de chiens à museaux trop courts comme une violation grave. L'élevage de chiens présentant des plis cutanés extrêmes constitue désormais également une infraction. L'éleveur brabançon recevra une amende de 5 000 euros par animal reproducteur utilisé pour chaque infraction ultérieure. En plus des nombreuses affections cutanées, la race présente un risque accru de nombreuses maladies, notamment la redoutable fièvre familiale du shar pei. Cette maladie héréditaire provoque de la fièvre, des boiteries et une insuffisance rénale. Les chiens atteints de cette maladie meurent généralement avant l'âge de six ans.
Dier&Recht se réjouit des contrôles plus stricts effectués par la NVWA. La vétérinaire Kelly Kessen a déclaré: « nous sommes satisfaits des contrôles plus stricts effectués par la NVWA. Beaucoup de gens trouvent les plis d’un shar pei mignons, mais pour l’animal lui-même, ils sont source de maladie et de misère. Nous sommes heureux que la NVWA prenne désormais également des mesures contre les élevages dont les animaux présentent des plis cutanés extrêmes. Cela évitera bien des souffrances animales ! ».