Depuis le 13 septembre, 159 cas ont été détectés chez des sangliers issus de la zone infectée. Une cause humaine est probablement à l’origine de l’arrivée du virus sur le territoire belge.
Le 13 septembre, la Belgique déclarait ses deux premiers cas de peste porcine africaine, sur des sangliers trouvés morts dans la commune d’Etalle. Depuis, 159 cas ont été déclarés, sur 314 sangliers testés.
Pour lutter contre la propagation de la maladie, la Belgique a mis en place dès le 14 septembre un périmètre de 63 000 hectares, ou zone infectée, dans lequel tout forme de chasse et de nourrissage, ainsi que la circulation en forêt et toute forme d’exploitation forestière étaient interdits. Le 12 octobre, la zone infectée a été divisée en trois parties :
- une zone noyau de 12 562 hectares, dans laquelle la chasse, le nourrissage, la circulation et l’exploitation de la forêt ne sont pas autorisés ;
- une zone tampon de 29 183 hectares avec les mêmes interdictions, des dérogations individuelles restant néanmoins possible pour les seuls professionnels ;
- une zone d’observation renforcée de 21 1010 hectares, dans laquelle le nourrissage, la chasse à l’exception de la chasse à l’affût, à l’approche et des battues silencieuses, sont interdits. La circulation et l’exploitation forestière reste autorisées mais uniquement en journée. De plus, dans cette zone, il est rendu obligatoire de suivre une formation aux règle de biosécurité pour chasser détruire. Les titulaires de droit de chasse doivent aussi organiser la destruction des sangliers sur leur territoire. L’analyse de sangliers trouvés morts se fait sur une base d’échantillonnage.
Dans toutes les zones, une recherche active des sangliers est mise en place. De plus, plus de 30 km de clôtures d’1m20 ont été installées, entre la zone tampon et la zone d’observation renforcée (entre Valansart et Aubange). Depuis le début de cette semaine, la phase de destruction des sangliers dans la zone d’observation renforcée est en cours, l’objectif étant d’isoler le virus du reste du territoire. A noter : tous les cas se situent dans le périmètre de la zone infectée. De plus, 7 cas proviennent de la zone tampon.
Une cause humaine
Pour l’instant, la cause de l’introduction du virus sur le territoire belge n’a pas encore été confirmée. Néanmoins, selon Nicolas Yernaux, le porte parole de la région Wallone, « toutes les hypothèses restent ouvertes et cette info relève d’une juge d’instruction qui est chargée de mener l’enquête. Mais il est plus que probable que le virus soit arrivé via l’homme. » Stéphanie Maquoi, porte-parole de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA), précise l’origine possible du premier foyer : « la cause est humaine. Mais, à ce stade, il est impossible de confirmer l’une ou l’autre thèse : des déchets de nourriture porteurs du virus et laissés par l’homme ? Des centaines de camionneurs des pays de l’Est transitent tous les jours le long de nos forêts… Des animaux sauvages importés illégalement ? Certains parlent aussi de matériels militaires utilisés lors de manœuvre à l’étranger. » En effet, en octobre, l’armée belge avait confirmé la découverte de quatre cadavres de sangliers au sein du camp militaire d’entrainement de Lagland, situé dans la zone infectée, deux des sangliers étant positifs au virus de la peste porcine africaine. Néanmoins, le 5 novembre, René Collin, ministre wallon de l’Agriculture, avait déclaré au micro de la RTBF que « la piste militaire semble peu probable, l'état-major de la Défense, dont les services vétérinaires sont informés des risques liés au virus, nous ayant assuré que toutes les précautions avaient été prises. »
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En France, les autorités sanitaires ont rapidement défini un plan de surveillance et de prévention de la maladie. Depuis le début de la semaine, la plateforme ESA a publié deux fiches résumant les mesures mises en place. Pour les consulter, cliquez sur le lien n°1 (actions de surveillance et de prévention) et n°2 (actions de sensibilisation menée par l'administration et les professionnels de la filière porcine et de la chasse).