En 2024, l'association VPB s’est constituée partie civile ou requérante à 5 reprises. Pourquoi agir en justice, alors que de nombreuses associations le font déjà ? Dans cette tribune, VPB explique sa démarche.
Nous avons sélectionné ces 5 affaires (Newsletter 7 de VPB) parce qu’elles sont emblématiques et témoignent des actes de barbarie qui détruisent le Vivant sur tout le territoire national. Cette violence généralisée subie par les animaux fait moins de bruit que les violences subies par les humains. Mais l’une comme l’autre n’obéissent-elles pas aux mêmes ressorts ? Nous, vétérinaires, défenseurs du Vivant au quotidien, choisissons de ne pas regarder les autres acteurs de la société lutter contre ces violences sans en prendre notre part lorsqu’il s’agit des animaux.
La présence d’une association vétérinaire dans les tribunaux apporte un nouveau levier de sensibilisation des juges, de la presse, du grand public. Ainsi, dans l’affaire du tir sur le jeune pygargue Morzine, l’un des deux chasseurs isérois mis en cause dans la mort de l’aigle a été condamné à quatre mois de prison avec sursis ainsi que 61.300 € de dommages et intérêts, dont 2000 € pour VPB. Le tribunal correctionnel de Grenoble a également prononcé à son encontre le retrait du permis de chasse et l’interdiction de détenir une arme pendant trois ans. « La justice semble prendre enfin la mesure de l’importance du préjudice écologique causé par de tels actes de cruauté gratuite, que seules de lourdes sanctions dissuasives peuvent permettre d’enrayer », a réagi Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue pour la Protection des Oiseaux.
Ces actions contribuent-elles à l’honneur de la profession ? Ont-elles le soutien d’une majorité de vétérinaires ? Nous l’espérons vivement, mais aucune enquête n’a encore porté sur ce sujet à notre connaissance. VPB veut donc chercher à mieux connaître l’avis des vétérinaires et des étudiants vétérinaires, et diffuse un court questionnaire à cet effet. Ces actions nous ont coûté en 2024 près de 5000 €. En théorie, ces dépenses sont amorties par les sommes que les prévenus sont condamnés à verser à l’association. En pratique, l’encaissement des dommages et intérêts est très long d’une part, et aléatoire d’autre part puisque soumis à la solvabilité des prévenus. Pour pérenniser et peut-être élargir ces actions en 2025 : VPB fait appel à la générosité des vétérinaires.