Face aux nombreux foyers de contamination par la Covid -19 en abattoirs à travers le monde depuis le mois d’avril, l'Académie nationale de médecine et l'Académie vétérinaire de France ont donné leurs recommandations pour améliorer la prévention.
Renforcer le contrôle par les services vétérinaires des règles d'hygiène s'appliquant au personnel, aux locaux, aux matériels et aux manipulations, telle est l’une des mesures préconisées par l'Académie nationale de médecine et par l'Académie vétérinaire de France dans un avis publié le 24 juin dernier pour prévenir l’apparition de nouveaux foyers de covid-19 en abattoir.
De nouveaux « clusters » de covid-19
Depuis le début de la pandémie, des foyers importants de Covid-19 se sont déclarés chez les employés des abattoirs industriels (notamment de volailles et de porcs) de plusieurs pays dont la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Irlande, l'Australie, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada et le Brésil. L'origine de la contamination était humaine et ne concernait pas les animaux abattus.
Des sites de forte contamination
Pour expliquer ce phénomène, il a été démontré que l'atmosphère des locaux d'abattage et de découpe, froide et humide, avec peu de lumière naturelle, favorisent le développement viral. De plus, la survie et la propagation virale sont favorisées par les systèmes de ventilation et de nettoyage par eau pressurisée. La transmission virale est également favorisée par la difficulté de porter un masque en permanence dans cet environnement, par l’altération de leur capacité de filtration dans un milieu humide et par les conditions de promiscuité qui rendent difficile le respect d'une distanciation physique.
Un personnel à risque
Enfin, comme l’indique le communiqué, il semblerait aussi que l'infection touche en priorité les salariés en situation précaire comme les nombreux salariés étrangers qui travaillent en abattoirs. C’est pourquoi, les académiciens recommandent d'intégrer le personnel des abattoirs dans un programme national de dépistage de la Covid-19 mais aussi de renforcer la surveillance médicale du personnel des abattoirs, le contrôle des conditions de travail et du respect des mesures de prévention. Les services vétérinaires devraient également accentuer leur contrôle des règles d'hygiène s'appliquant au personnel, aux locaux, aux matériels et aux manipulations.