Saône-et-Loire : le chien placé sous surveillance n’a pas la rage - Le Point Vétérinaire.fr

Saône-et-Loire : le chien placé sous surveillance n’a pas la rage

Valentine Chamard

| 21.02.2023 à 10:00:00 |
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L’animal suspecté de rage est toujours en vie après 15 jours de surveillance en fourrière, ce qui exclut l’origine rabique des symptômes observés. Il reste sous surveillance chez sa propriétaire pendant 5,5 mois.

C’est une enquête à multiples rebondissements qu'a menée la DDPP de Saône-et-Loire (71), après le signalement d’un chien susceptible d’être infecté de rage. Tout a commencé le 1er février 2023, quand la propriétaire d’une chienne berger malinois de 9 mois l’amène en consultation pour des troubles neurologiques (ataxie, myoclonies) dans une clinique vétérinaire proche de Chalon-sur-Saône (71). Au fur et à mesure de l’entretien, compte tenu des symptômes et de l’arrivée illégale du chien en France depuis le Maroc le 30 janvier, l’hypothèse de rage est avancée… Annonce qui a pour effet la fuite de la cliente avec sa chienne, par peur d’une euthanasie. La DDPP 71 est alertée et la propriétaire est contactée le 2 février. Celle-ci refuse de ramener sa chienne à la clinique vétérinaire. Un arrêté préfectoral de mise sous surveillance de 6 mois est pris et une mise en demeure est envoyée à la propriétaire pour qu’elle fasse examiner à nouveau sa chienne. Le signalement de l’animal est en parallèle envoyé aux vétérinaires des départements proches. A la faveur d’une opération conjointe avec la police, autorisée par le parquet (perquisition et  garde à vue), la trace de la chienne (prétendue morte à un moment par sa propriétaire !) a pu être retrouvée et l’animal placé en fourrière, où s’effectue sa surveillance. « Entre temps, l’animal avait été présenté dans une structure vétérinaire d’un autre département, où son origine a été tue. Les analyses effectuées se sont révélées positives pour la maladie de Carré et l’anaplasmose», précise Anne Costaz (L91), directrice de la DDPP 71.

Epilogue

La chienne a été rendue à sa propriétaire le 16 février, après la fin de la période critique de 15 jours pendant laquelle elle était sous surveillance en fourrière. La rage est donc exclue à ce stade. « Elle reste sous surveillance durant encore 5 mois et demi au domicile de la propriétaire avec sorties très limitées (avec prise d'un nouvel arrêté de mise sous surveillance par nos homologues de Haute-Savoie). 3 visites vétérinaires obligatoires dans une clinique vétérinaire identifiée (en Haute-Savoie) sont programmées. En cas de mortalité durant cette période, l’analyse de la tête devra être réalisée par l’Institut Pasteur, explique Anne Costaz. En cas d’apparition de nouveaux symptômes évocateurs, il y aurait une nouvelle suspicion avec isolement en fourrière ». « La maladie de Carré (souche sauvage) pourrait expliquer les signes nerveux (ce qui ne correspond pas aux symptômes classiques observés en France, où la forme nerveuse est une phase finale ou des séquelles de maladie) », conclut Anne Costaz.

Valentine Chamard

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