SARS-CoV-2 chez le chat et le chien : une étude précise leur exposition - Le Point Vétérinaire.fr

SARS-CoV-2 chez le chat et le chien : une étude précise leur exposition

Valentine Chamard

| 04.02.2025 à 11:44:00 |
© Andrey Zhuravlev-Getty Images

Des scientifiques français ont mené une enquête sérologique sur plus de 5500 chiens et chats pendant le pic épidémique de Covid-19. 7,1% d’entre eux présentent des anticorps anti-SARS-CoV-2, de façon plus élevée chez le chat, et plus du quart ont produit des anticorps neutralisants.

Le SARS-CoV-2 peut infecter les animaux domestiques dont les chiens et les chats. De nombreuses études ont documenté l'infection chez les animaux de compagnie par des méthodes moléculaires et sérologiques. Cependant, seules quelques unes ont comparé la séroprévalence chez les chats et les chiens de la population générale, et elles étaient limitées par des échantillons de petite taille et des collectes sur de courtes périodes. Une étude menée par des scientifiques français s’est attachée à évaluer plus précisément la séroprévalence chez les animaux de compagnie en France et de déterminer si les chats et les chiens diffèrent dans leur exposition au SARS-CoV-2. Ils ont ainsi mené une enquête sérologique en collectant des échantillons sanguins de 2036 chats et 3577 chiens lors d'examens vétérinaires de routine à travers différentes régions de France métropolitaine d'octobre 2020 à juin 2021 et acheminés au laboratoire Vebio. Cette période a englobé les pics et l'apparition de deux vagues, ainsi que l'émergence des premiers variants, précisent les chercheurs. Un sous-ensemble de 308 échantillons séropositifs a été testé pour la présence d'anticorps neutralisants.

Une séroprévalence plus élevée chez le chat que chez le chien

Une séroprévalence globale des anticorps anti-SARS-CoV-2 de 7,1 % est ainsi mesurée parmi les animaux prélevés. Les chats de l’étude présentent une séroprévalence significativement plus élevée (9,3 %) que les chiens (5,9 %). Parmi le sous-ensemble d'échantillons séropositifs, 81 (26,3 %) présentent des anticorps neutralisants (34% pour les chats et 19,5% pour les chiens ; différence qui est probablement associée à une stimulation immunitaire plus prolongée et plus intense chez les premiers). Par ailleurs, la séroprévalence dans les deux espèces est plus faible chez les animaux plus âgés, sans différence entre mâles et femelles. Enfin, contrairement aux chats, la séroprévalence chez les chiens est corrélée à la date de prélèvement (augmentation au cours des 9 mois de l'étude). « Les causes potentielles des différences de sensibilité entre les chats et les chiens sont nombreuses, mais il est probable qu'elles incluent une variété de facteurs biologiques et comportementaux, ainsi que des différences d'exposition », analysent les auteurs. « Cette étude sur le SRAS-CoV-2 réaffirme l'importance cruciale de l'adoption d'une approche Une seule santé intégrant les animaux domestiques lors de la gestion d'une épidémie causée par un virus zoonotique », concluent les auteurs.

Valentine Chamard

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