Ce plan est dans la continuité de celui déjà lancé en 2022.
Le ministère de l’Agriculture vient d’annoncer le lancement d’un nouveau plan de lutte contre la peste porcine africaine (PPA). Il s’agit de mieux formaliser l’ensemble des actions déjà actées et engagées dans le précédent plan de lutte qui avait été lancé en début de l’année 2022 (liens 1 et 2), mais aussi d'aller plus loin avec l'ajout de nouvelles mesures et un renforcement de certaines. Les principaux objectifs du plan restent les mêmes : prévenir l’introduction de la maladie, prévenir sa propagation, réaliser une surveillance, et se préparer collectivement à la lutte. Un dernier point est ajouté : il concerne le travail à faire pour anticiper les conséquences économiques qu’il pourrait y avoir sur le marché en cas d’arrivée de la maladie sur le territoire. Au total, ce sont 20 actions qui sont très précisément définies, tout comme les parties prenantes qui en assument le pilotage et les autres qui y sont associées. Ce plan dispose d'une enveloppe budgétaire de 2,3 millions d'euros pour le développement de la biosécurité en élevage et le renforcement de la surveillance dans la faune sauvage.
Les vétérinaires du terrain y interviennent à plusieurs niveaux : promotion des règles adaptées de biosécurité auprès des détenteurs de porcs ; participation aux campagnes de communication ; participation aux audits de biosécurité. Il est aussi indiqué que la formation des vétérinaires sera renforcée pour la biosécurité, sur la conduite des audits professionnels obligatoires, sur les critères d’alerte et sur la conduite à tenir face à une suspicion clinique.
Parmi les points clés du plan, la coopération transfrontalière avec les autorités sanitaires italiennes continuent. A ce sujet, la France comme l'Italie a pu bénéficier en octobre 2023 d'une mission d'appui d'experts vétérinaires européens, qui ont passé en revue les mesures mises en place. Dans ce cadre, les experts ont recommandé à la France de renforcer les capacités de surveillance des cadavres de sangliers afin de tester davantage, mais aussi d'améliorer la biosécurité en élevage, d'accentuer les campagnes d'information et de vigilance, et de renforcer la coopération transfrontalienne. Selon les experts de la plateforme ESA, en Italie, « la maladie s'étend progressivement sur la totalité du territoire ». Le nord du pays est particulièrement touché dans son compartiment sauvage : entre le 1er janvier et le 17 décembre 2023, ce sont 867 cas qui ont été rapportés chez des sangliers dans le secteur Piémont/Ligurie/Lombardie/Emilie-Romagne.