Un premier vaccin contre la loque américaine autorité aux Etats-Unis - Le Point Vétérinaire.fr

Un premier vaccin contre la loque américaine autorité aux Etats-Unis

Tanit Halfon

| 11.01.2023 à 12:41:00 |
© iStock-StockSeller_ukr

Le département de l’agriculture a accordé une première licence conditionnelle pour deux ans. Le vaccin s’administre à la reine via la nourriture, afin qu’un « transfert d’immunité » puisse être assuré à sa descendance.

Le tout premier vaccin à destination des abeilles vient d’être autorisé par le département de l’agriculture des Etats-Unis (USDA pour U.S. department of agriculture). Une première dans le monde. Cette nouvelle technologie vaccinale a été développée par des chercheuses de l’Université d’Helsinki en Finlande, qui ont créée dans la foulée leur start-up, Dalan Animal Health. Le siège de la société se trouve en Géorgie, aux Etats-Unis.

Ce nouvel outil vaccinal vise la loque américaine, Paenibacillus larvae, une maladie bactérienne contagieuse du couvain contre laquelle il n’y a pas de traitement, et qui finit généralement par la mort de la colonie suite à l’atteinte des larves (non renouvellement de la colonie, affaiblissement, pillage…). Seule la destruction des ruches fortement touchées permettra alors de limiter sa diffusion.

Une administration via le nourrissage

Le vaccin repose sur le principe d’amorçage immunitaire transgénérationnel (TGIP pour trans-generational immune priming), qui correspond à la capacité des abeilles à « transférer une immunité » d’une génération à l’autre, sans intervention de mécanismes immunitaires classiques des mammifères avec les anticorps. Le TGIP fait intervenir la vitellogénine, qui est une lipoprotéine synthétisée par le tissu adipeux, sur laquelle peut se fixer des débris d’agents pathogènes ingérés par la reine. La vitellogenine est distribuée au niveau des ovaires et est utilisée pour le développement des larves, lesquelles seront ainsi exposées à l’agent pathogène : le « transfert d’immunité » est fait ! Le nouveau vaccin, une solution constituée de bactéries mortes, s’administre ainsi par voie orale, mais par l’intermédiaire des ouvrières : après ingestion de la solution via de la nourriture, ces dernières vont produire de la gelée royale pour l’alimentation de la reine, qui contiendra des morceaux de pathogènes, la vitellogénine participant à la production de la gelée royale.

Une augmentation de la survie des larves

Des premières études ont montré que cette vaccination orale était associée à une augmentation de la survie des larves, dans les colonies touchées par la loque américaine. A ce stade, il s’agit de données issues d’expérimentations faites dans des conditions de laboratoire. Des essais pilotes sur le terrain sont en cours.

Pour l'instant, la start-up n'a obtenu qu'une licence conditionnelle de 2 ans. Le produit sera ensuite réévalué à l’issue de cette période, afin de déterminer si les données du terrain sont assez satisfaisantes pour accorder une licence régulière, ou si une licence conditionnelle doit être renouvelée. Le vaccin sera disponible à la vente en 2023.

La start-up vise aussi le marché canadien et européen.

Tanit Halfon

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