Dans le cadre de l’étude « Statelcox », la plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale a évalué un protocole exploratoire pour déterminer le statut d’un atelier vis-à-vis de la fièvre Q. Elle livre une synthèse des résultats.
La fièvre Q, induite par la bactérie Coxiella burnetii, est une maladie fréquente dans les troupeaux de ruminants. Si elle est majoritairement asymptomatique, l’infection clinique provoque des troubles de la reproduction incluant des avortements tardifs et des mises bas prématurées. La maladie a un caractère zoonotique. Dans une étude de séroprévalence réalisée en 2015 dans 10 départements français, la moitié des troupeaux de petits ruminants et un tiers des élevages bovins avaient été exposés à cette infection. La projet Statelcox étudie la faisabilité d’un protocole de dépistage à l’échelle de l’atelier. Soixante-dix vétérinaires ont participé.
ProtocoleL’étude s’est appuyée sur les prélèvements de différentes matrices (animales : lait, fécès, mucus vaginal et environnementales), réalisés dans 30 ateliers bovins, 27 ovins, et 30 caprins, dans 33 départements différents. Ils ont été réalisés entre le 9/10/2023 et le 27/02/2024. Des protocoles techniques de prélèvements ont été élaborés au préalable pour chaque atelier. Une grille d’interprétation des résultats permettait de conclure au statut de l’atelier parmi quatre statuts : absence de circulation active ; circulation mise en évidence (active ou ancienne) et dynamique à interpréter selon le contexte épidémiologique, les taux d’anticorps dans les classes d’âge, et à conforter avec la répétition dans le temps des analyses ; circulation active mise en évidence sur la base des échantillons testés ; impossibilité de conclure.
Résultats des statuts de circulationDans les élevages étudiés, une circulation active de la fièvre Q a été mise en évidence dans 43,3% des ateliers bovins, 23,3% des caprins, 7,4% des ovins. A l’opposé, une absence de circulation active était constatée dans 36 ,6% des ateliers bovins, 11,1% des caprins et 43,3% des ovins. Pour les ateliers prélevés, des PCR positives sur matrices environnementales ont été constatées pour 25,9% ateliers bovins (n=27), 44,8% des ateliers caprins (n=29), 81,5% des ateliers ovins (n=27).
PerspectivesLes auteurs rappellent que les résultats de circulation collectés reposent sur une étude de faisabilité d’un protocole. Les résultats ne sont à ce titre pas extrapolables pour déterminer la prévalence de la maladie à l’échelle de la France entière. L’acceptabilité et l’appropriation du protocole par les utilisateurs (vétérinaires, éleveurs, GDS) était bonne. Suite aux retours de ceux-ci, des évolutions vont être apportées aux protocoles et aux modalités d’interprétation des résultats, notamment pour les investigations à mener pour le statut « douteux », où il est nécessaire de réaliser des examens supplémentaires pour objectiver la dynamique de circulation de la maladie.
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