C’est le grand projet que lance le Conseil National de la Protection Animale (CNPA), qui répond au souhait de beaucoup d’associations de protection animale, de particuliers et d’acteurs du monde animal.
« Ensemble, créons SOS Animaux » : c’est le slogan de lancement d'une initiative innovante, une ligne téléphonique nationale pour signaler les maltraitances sur les animaux, unique en Europe, qui s’avère une nécessité pour notre société, permettant également de regrouper les acteurs de la protection animale autour d’un but commun. Le Conseil National de la Protection Animale (CNPA) a fait de ce rôle de fédérateur son ADN, et ce depuis sa création par notre confrère Fernand Méry, visionnaire en la matière, puis avec le regretté Jean-Pierre Kieffer et, depuis 2022, notre confrère Loïc Dombreval. Le CNPA s’est doté pour ce faire d’un bureau pluri-disciplinaire et d’un comité d’experts, correspondant à ses valeurs de dialogue et de partage des connaissances.
Une ligne téléphonique dédiée aux maltraitances sur animaux, pourquoi ?L’augmentation du nombre de signalements de maltraitance animale a conduit à une prise en charge politique du problème, avec la création de 4000 référents dans les forces de sécurité intérieure, d’une plate-forme de signalement sur Internet, complétant le 17, numéro d’urgence général, ainsi que les lignes d’urgence de certaines associations de protection animale. Néanmoins, une ligne unique est attendue par beaucoup d’autres associations qui en sont dépourvues, et chacun s’accorde à dire que le 17 est surchargé. De plus, beaucoup d’appels s’avèrent injustifiés voire malveillants, occasionnant une perte de temps importante dans la prise en charge des maltraitances réelles, l’activité d’écoute est extrêmement chronophage, et, dans de nombreux cas, il est nécessaire d’avoir un interlocuteur formé à cette écoute. Beaucoup de personnes sont démunies lorsqu’elles veulent faire un signalement, ce qui les amène à multiplier les appels vers plusieurs associations et auprès des forces de l’ordre, engorgeant encore plus les services d’écoute, parce qu’elles n’auront pas eu la certitude que le problème est pris en charge. A ce titre, SOS Animaux aura le même rôle de régulation et d’accompagnement que les lignes d’urgence dédiées à la maltraitance des enfants, des femmes…
L’apport d’une ligne dédiée, pour tous !Le but de SOS Animaux sera de détecter au plus vite la maltraitance, s’inscrivant en cela dans le lien qui est avéré entre maltraitance animale et maltraitance humaine. Proposer une ligne unique permettra de ne perdre aucun appel tout en évitant les signalements multiples, de réguler, trier ces appels, afin de raccourcir le temps de prise en charge du signalement. Le but est de soustraire si nécessaire l’animal au plus vite, et ce pour tous les animaux. Le CNPA se positionne donc uniquement dans la détection et la régulation afin d’alléger de ce premier contact téléphonique chronophage le 17, les forces de l’ordre, les DDPP, et les associations de protection animale qui le souhaitent ou qui n’ont pas de ligne dédiée. S’il y a urgence, le contact sera pris directement avec le 17 ou la DDPP, en cas de doute le répondant formé à ce rôle demandera une confirmation sur le terrain et prendra donc contact avec un enquêteur choisi selon son expérience et le maillage du territoire. Cela permettra également de chiffrer ces signalements de façon plus sûre en évitant les contacts multiples, le signalant étant assuré que son appel est pris en compte sur le champ.
Ce service n’aura pas d’enquêteurs, pas de refuges, le CNPA n’intentera aucune action en justice, ne se portera pas partie civile. Il y aura donc nécessairement une collaboration étroite avec les associations de protection animale, les forces de l’ordre, les DDPP qui peuvent participer au maillage du territoire pour les enquêteurs, les structures d’accueil des animaux, et poursuivre par voie de justice dans les cas les plus graves.
Quel en sera le fonctionnement pratique ?Pratiquement, la ligne bénéficiera d’une plate-forme externalisée, avec des répondants sélectionnés, formés et rémunérés, 7 j/7, 365 j/an, 6 h/j de 16 à 22h (le créneau le plus propice aux signalements selon les forces de l’ordre). Son coût est évalué à 350 000€ par an (rémunérations et formations des répondants, suivis, analyses statistiques, développement technologique, communication). Une levée de fonds est prévue au 1er trimestre 2024 auprès de partenaires publics, privés, associatifs, et des particuliers.
Une belle initiative pour les animaux où le monde vétérinaire aura un rôle d’accompagnement et d’aide qui est notre propre ADN…