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Une nouvelle alerte mondiale pour le Monkeypox

Tanit Halfon

| 28.08.2024 à 17:16:00 |
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Mi-août, l’Organisation mondiale de la santé a déclenché une Urgence de santé publique de portée internationale face à l’épidémie de Monkeypox en République démocratique du Congo. Le risque pour la population générale européenne reste faible.

Le 14 août 2024, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé que « la recrudescence de variole simienne (Monkeypox, ou Mpox) en République démocratique du Congo (RDC) et dans un nombre croissant de pays d’Afrique constituait une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) au titre du Règlement sanitaire international (2005) ». En effet, le pays fait face depuis 2023 à une flambée de cas. Le clade I du virus, endémique dans le pays, est en cause, et depuis la mi-septembre 2023, a émergé un nouveau clade, le Ib. « L’émergence d’un nouveau clade de la mpox, sa propagation rapide dans l’est de la RDC et la notification de cas dans plusieurs pays voisins sont très préoccupantes. Si l’on ajoute à cela les épidémies imputables à d’autres clades de la mpox en RDC et dans d’autres pays d’Afrique, il est clair qu’une action internationale coordonnée est nécessaire pour enrayer ces épidémies et sauver des vies », a justifié le Directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Quelques jours plus tôt, l’OMS avait annoncé l’activation du protocole d’autorisation d’utilisation d’urgence des vaccins contre la variole simienne.

Des enfants touchés

Selon les données de l’OMS, pour l’année 2024, on en serait à plus de 15 000 cas cliniquement compatibles en RDC9, et plus de 500 décès, ce qui dépasse le nombre de cas enregistrés dans le pays en 2023. Les enfants font partie des personnes touchées : au 26 mai 2024, sur les 7851 cas confirmés8 de Mpox, 39% concernent des enfants de moins de 5 ans (3090 enfants), dont 240 décès (soit 62% du total des décès). Depuis juillet 2024, des clades Ib, phylogénétiquement liés à l’épidémie en cours au RDC, ont été détectés dans des pays voisins, qui n’avaient jamais signalé de Mpox jusqu’à présent : le Burundi, le Kenya, l’Ouganda et le Rwanda. Des cas liés au clade Ia ont aussi été rapportés en 2024 en République centrafricaine et en République du Congo, tout comme des cas de clade II en Afrique du Sud, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Libéria et au Nigéria.

Un enjeu vaccinal en Afrique

Ce n’est pas la première fois que l’OMS déclenche une telle alerte pour le Mpox. La diffusion mondiale du clade II du virus en 2022 avait, en effet, déjà amené à une même alerte, en juillet 2022 . Elle avait pris fin en mai 2023. En France, cet épisode avait donné à une campagne vaccinale (1, 2) visant les populations les plus à risque, et les cas contacts.

Pour cette fois-ci, l’alerte concerne avant tout les pays touchés en Afrique, et plus particulièrement la RDC. Pour l’Europe, selon l’ECDC, le risque global pour la population générale reste faible, mais des cas sporadiques sont attendus, en lien avec les voyages. Un premier cas a d’ailleurs été rapporté en Suède, ainsi qu’en Thaïlande.

Dans ce contexte, tout l’enjeu est de pouvoir lutter contre la maladie en RDC et autres pays africains touchés. Pour le Comité d’experts de l’OMS réuni le 19 août à ce sujet, il apparaît « essentiel de mettre en place une coopération internationale coordonnée afin d’étayer les efforts déployés par les États Parties pour endiguer la propagation de la mpox dans la Région africaine de l’OMS, notamment en facilitant l’accès aux vaccins, aux traitements et aux produits de diagnostic et leur utilisation ; en mobilisant des ressources financières pour les États Parties confrontés à une recrudescence de la maladie ; et en lançant des initiatives fondées sur les synergies entre l’OMS et ses partenaires, y compris les CDC d’Afrique ».

Des dons de vaccins

Plusieurs pays ont annoncé faire des dons dont La France avec 100 000 vaccins. Du côté de l’Europe, la Commission européenne12 a annoncé faire un don de 175 420 doses de vaccin MVA-BN®, et coordonner un autre don de 40 000 doses du vaccins Bavarian Nordic donné par le laboratoire. Une subvention de 3,5 millions d’euros est aussi prévue par la Commission pour l’accès au diagnostic et séquençage. Les vaccins seront distribués par le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique). Ce dernier a indiqué que des millions de vaccins pourraient être nécessaires.

L’OMS a aussi dévoilé le 26 août un plan stratégique mondial de préparation et d’intervention pour mettre fin aux flambées de transmission interhumaine de la variole par des efforts coordonnés aux niveaux mondial, régional et national. Ce plan couvre la période de septembre 2024 à février 2025, pour un coût de 135 millions de dollars. Un appel à dons sera bientôt lancé. Pour la vaccination, les efforts seront à faire « sur les personnes les plus exposées, notamment les contacts étroits avec les cas récents et les professionnels de la santé, afin d'interrompre les chaînes de transmission. »

Tanit Halfon

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