Un collectif de vétérinaires ruraux de toute la France inquiets de l'avenir du maillage vétérinaire français actuel proposent de signer une pétition visant à "défendre la médecine de proximité et à faire barrage à la dérive dangereuse que subit actuellement le système de santé animale « à la française »".
"Si vous voulez participer à la réflexion de nos représentants et les aider à infléchir les nouvelles directives dans le sens de la défense du maillage vétérinaire alors rejoignez-nous et signez cette pétition" propose un collectif de vétérinaires mixtes préoccupés par les pratiques et le cadre réglementaire actuel et à venir concernant la prescription et vente de médicaments en médecine de ruminants. Cette pétition, disponible en ligne, s'adresse aux vétérinaires qui exercent en rurale ou en mixte et qui assument la permanence et continuité de soins (PCS), pilier fondamental de l’action sanitaire du vétérinaire en milieu rural, mais qui déplorent toutefois aujourd'hui "le danger pour les structures en milieu rural si l’obligation de PCS s’impose à tous". En effet, selon eux, il s'agit d'"un élément de fragilité des structures vétérinaires et ses contraintes majeures doivent être compensées par une bonne organisation du rapport travail /temps libre et par une rémunération à la hauteur du travail fourni, si l’on veut que la profession de vétérinaire en milieu rural reste attractive pour les nouvelles générations".
Une concurrence déloyaleDe plus, le collectif dénonce le développement de structures concurrentes axées sur la vente de médicaments qui démarchent et vendent à des clients chez qui elles n’assurent de fait ni urgence ni gardes, comptant sur un BSE à jour et une visite aisément programmable pour se mettre en conformité avec la législation actuelle. Selon eux, "cette concurrence est non seulement déloyale mais elle est aussi le terreau d’une disparition programmée du maillage territorial". C'est pourquoi, ils exhortent les autorités, à la veille d’une nouvelle définition du contrat éleveur/vétérinaire, "d’associer la délivrance du médicament à la permanence et continuité de soins afin qu’il ne soit plus possible, sous le couvert uniquement d’un BSE annuel et d’une visite de temps et temps, de prescrire et vendre les médicaments nécessaires à un atelier, un élevage ou un troupeau". La pétition, qui a recueilli 750 signatures au 20 janvier, est actuellement disponible en ligne.