Pour accroître la souveraineté en protéines végétales des élevages, Terres Inovia et l'Institut de l'élevage ont annoncé, le 19 avril dernier, porter conjointement le programme de recherche Cap Protéines.
"Accroître la production de protéines en élevage et valoriser les tourteaux et les graines produites en France en substitution des matières riches en protéines importées" est l'objectif du projet de recherche-développement, d’innovation et de transfert porté par l’Institut de l’élevage et Terres Inovia, Cap protéines, mis en place pour une durée de deux ans. Pour la partie qui concerne les ruminants, 100 000 éleveurs français de bovins, d’ovins et de caprins seront mobilisés sur 330 fermes pilotes, 19 sites expérimentaux et 19 fermes de lycées agricoles. L’ambition est d’accroître de 50 % les surfaces d’oléoprotéagineux et de légumineuses destinées à l’alimentation des ruminants. En effet, substituer le soja importé par d’autres tourteaux produits en France est un des premiers enjeux pour gagner de l’autonomie protéique. Or, la marge de manœuvre la plus importante en élevage se situe dans l’augmentation de la part de protéines fourragères et de la part d’herbe dans les rations. C'est pourquoi, avec la reconception profonde des systèmes d’élevage et des changements de pratiques, les élevages tendront vers davantage d’autonomie de résilience et de compétitivité.
Quatre actions principales
A cet égard, le programme Cap protéines devrait permettre d'étudier les leviers agronomiques et zootechniques permettant de produire davantage de protéines en élevage. Les itinéraires de production de cultures fourragères de protéagineux ou de mélanges céréales protéagineux destinés à l’autoconsommation seront par exemple étudiés, ainsi que l’optimisation de la productivité des prairies via une irrigation d’appoint ou une fertilisation raisonnée. Le programme se penchera également sur l’amélioration du pâturage et sur son élargissement aux saisons automnales et hivernales et sur la capacité des animaux à valoriser des fourrages et des graines riches en protéines. Dans le même temps, des systèmes de prototypes conçus en stations expérimentales pour atteindre une forte autonomie, seront mis en place dans des fermes pilotes. Ces derniers ont pour objectif de valoriser ces innovations et ce choix d’organisation auprès des éleveurs.
Des outils d’aide et de diagnostic
Enfin, des référentiels pour le conseil sur les niveaux d’autonomie protéique à atteindre pour les différents systèmes d’élevage seront également créés ainsi que des outils d’évaluation, de diagnostic et de conseil d’aide à la décision. Il s’agit de logiciels, de plateforme numériques ou d’application pour smartphones (Devautop, AutoSysEl, HappyGrass, Perpet…) seront élaborées ou adaptées. Une semaine de l’autonomie protéique pour embarquer l’ensemble des acteurs vers un objectif partagé sera également créée.