Faut-il vraiment une nouvelle école vétérinaire en France ? Alors que le manque de vétérinaires en clinique inquiète la profession et alimente les débats, la réalité pourrait être plus nuancée. Christophe Degueurce, directeur de l’École nationale vétérinaire d’Alfort, appelle à prendre du recul sur la situation.
Un déficit mal évalué ? Si la question d’une nouvelle école revient régulièrement dans l’actualité, Christophe Degueurce invite à la prudence : « Le problème, c’est que l’on n’a aucune idée du déficit de vétérinaires », affirme-t-il. Selon lui, la situation est plus complexe qu’il n’y paraît. « Il y a une formation massive de Français à l’étranger et une multiplication des formations. »
En 2023, une enquête menée avec Pierre Sans, directeur de l'Ecole nationale vétérinaire de Toulouse, avait ainsi révélé que 3 900 étudiants français se formaient à l’étranger. Un chiffre loin d’être anodin. « En ramenant au nombre d’écoles vétérinaires formant des vétérinaires travaillant pour la France, en 2030, on arrivera à environ 11 écoles nationales vétérinaires », analyse-t-il.
Face à ces données, la question dépasse le simple cadre éducatif. « La question devient politique. »
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