Douleurs - Le Point Vétérinaire.fr

INDICATIONS DE LA THÉRAPIE PAR RAYONNEMENT LASER

Espace réalisé par le département Conseil & Communication du Point Vétérinaire pour COMPANION HEALTH ANIMAL

Nouveautés et niveau de preuve : « que la lumière soit ! »
Désormais, et à l’image de la médecine humaine, le consensus concernant le traitement d’un animal malade est une prise en charge globale dans une démarche holistique, avec un plan d’action thérapeutique, adjuvant et, le cas échéant, palliatif. Dans l’arsenal des nouvelles techniques proposées depuis quelques années, la thérapie par rayonnement laser (photobiomodulation), tend à occuper une place d’importance. Ce n’est pas un hasard : la preuve scientifique de son action est maintenant établie pour certaines prescriptions et sa « démocratisation », à l’image de l’échographie à l’orée des années 2000, permet de cumuler des données terrains confortant et précisant les indications proposées par les fabricants (comme en témoignent les études synthétisées dans cette présentation). Il ne nous reste plus qu’à nous entraîner pour intégrer cette stratégie thérapeutique ou complémentaire, quasiment sans effets indésirables, dans les soins prodigués aux animaux qui nous sont confiés.
« Et la lumière fut! »

Cas cliniques publiés par le Dr Andrew Armitage (BVM&S, MRCVS) : “Using class IV laser after iliopsoas muscle strain”, Veterinary Practice News, 2016, 40. Le Dr Armitage est un des associés du Greenside Veterinary Practice à St. Boswells, en Écosse. Il s'intéresse à l'utilisation de la thérapie laser de classe IV et à la médecine régénérative pour traiter les maladies aiguës et chroniques.

Douleurs lombaires chez le chien de sport

Intérêt de la photobiomodulation

Points clés

  • La thérapie par rayonnement laser est indiquée pour traiter les blessures musculaires aiguës.
  • Elle permet de soulager rapidement la douleur, d'améliorer l'irrigation sanguine et de stimuler la cicatrisation au niveau cellulaire.
  • L'utilisation de l’imagerie thermique numérique avant chaque séance de laser permet de mieux cibler les zones à traiter.

Un cocker spaniel de 2 ans, pratiquant l’agility, est présenté parce que depuis deux semaines, ses performances sont médiocres : il hésite ou évite de sauter les obstacles et de slalomer entre les poteaux du parcours, bien que ses propriétaires n’aient remarqué aucune boiterie ou raideur pendant l'exercice.

L'examen clinique du chien a révélé une chaleur au niveau des muscles lombaires. Le chien présentait aussi une douleur à l’extension de la hanche droite, surtout en cas d'abduction ou de rotation interne simultanée. La palpation de l’ensemble des muscles ilio-psoas était également douloureuse.

Diagnostic d’une lésion des muscles lombaires

La radiographie n’a rien montré de particulier mais des images par thermographie numérique ont révélé un signal thermique accru dans les muscles lombaires à droite. Une répartition normale du poids dans les quatre membres fut mise en évidence par un analyseur de posture (Companion® stance analyser).

Les signes cliniques et les résultats des examens complémentaires ont conduit au diagnostic d'une lésion aiguë du muscle ilio-psoas à droite.

Traitement au laser de 4 semaines

Un traitement au laser a été mis en place à l'aide d'un laser Companion CTX. Les doses de lumière utilisées ont été décidée en fonction de la taille du chien, de la couleur et de la longueur du pelage, ainsi que du degré de pénétration requis pour traiter la lésion traumatique de l’animal.

Chien Le chien a suivi huit séances de tthérapie par rayonnement laser sur quatre semaines, associée à des séances de physiothérapie pour pratiquer des étirements statiques actifs et empêcher une rétraction musculaire pendant la cicatrisation. Le traitement au laser a concerné l'ensemble de la musculature lombaire à droite, puis son champ d’action a aussi inclus l'insertion du groupe musculaire des ilio-psoas sur le fémur proximal médial (petit trochanter).

L'imagerie thermique numérique a permis de cibler spécifiquement les zones à traiter avant chaque séance de laser. Le chien a été mis au repos pendant six semaines et les sauts ont été proscrits pendant cette période. Lors de l'examen effectué six semaines après le diagnostic, le chien ne présentait plus de douleur et son activité physique était normale. L’entraînement d’agility a progressivement redémarré, en limitant au départ l’amplitude des sauts, puis en augmentant l’intensité des exercices au cours des quatre semaines suivantes. Douze semaines après le diagnostic, l’entraînement avait atteint son niveau normal. Le chien ne montrait plus aucune hésitation pour sauter et franchissait les obstacles facilement.

Cet exemple clinique illustre l’intérêt de la thérapie par rayonnement laser pour traiter les blessures musculaires aiguës : elle permet de soulager rapidement la douleur, d'améliorer l'irrigation sanguine et de stimuler la cicatrisation au niveau cellulaire grâce au processus de photobiomodulation (PBM). La PBM facilite la récupération tissulaire tout en évitant la formation de tissu cicatriciel, pouvant créer un point de fragilité et exposer aux récidives.