Le Covac cherche à peser dans le débat sur les pratiques tauromachiques sanglantes - Le Point Vétérinaire.fr

Le Covac cherche à peser dans le débat sur les pratiques tauromachiques sanglantes

06.12.2024 à 15:21:00 |
© Syldavia/iStockphoto

Le débat sur les corridas sanglantes s’enflamme après le rejet d’une loi visant à protéger les mineurs. Le collectif Covac, regroupant des vétérinaires, dénonce une tradition qu’il juge cruelle et évitable. Leur expertise scientifique entend peser sur l’opinion publique et sur les instances politiques pour abolir ces pratiques.

Dernièrement, la question de la corrida est revenue dans les médias à l'occasion d'une proposition de loi qui a été discutée au Sénat le 14 novembre 2024. Cette proposition visait à interdire la présence des moins de 16 ans aux corridas, en raison de leur caractère violent et cruel. Mais elle a été rejetée par la chambre haute à une très large majorité.

Le terme "corrida" désigne dans le langage courant l'ensemble des pratiques tauromachiques sanglantes, c'est-à-dire essentiellement la tauromachie espagnole. Chaque taureau ou taurillon introduit dans l'arène y est longuement blessé puis tué à l'aide de divers instruments de métal. Ceux qui ne sont pas familiers de ces spectacles peuvent consulter une vidéo de 10 mn mise en ligne il y a un an par le Covac.

C'est également ce que désigne le terme "courses de taureaux" dans le code pénal. Il en est fait mention à juste titre dans le chapitre "Des sévices graves ou actes de cruauté envers les animaux", mais pour préciser que ces sévices bénéficient d'une dérogation en cas de "tradition locale ininterrompue".  Ainsi, grâce à cette exception territoriale introduite par une loi de 1951, la corrida est actuellement encore pratiquée en France dans une soixantaine de communes d'une dizaine de départements du sud de la France.

Ces spectacles ont toujours été contestés depuis leur introduction en France à partir du milieu du XIXe siècle. Et ils le sont de plus en plus depuis ces dernières décennies.

Les vétérinaires ne pouvaient pas rester indifférents à la souffrance animale transmuée en loisir. C'est ainsi qu'est né le Collectif des vétérinaires pour l'abolition des corridas, le Covac.  Il a été lancé en 2009, puis annoncé en 2010, à l'occasion d'une conférence de presse organisée à l'Assemblée nationale par deux députées porteuses d'une proposition de loi transpartisane pour la suppression des corridas. Le COVAC n'est pas une association au sens formel, c'est un collectif, en l'occurrence un groupement de vétérinaires se déclarant opposés à la corrida. Sa raison d'être est d'apporter une légitimité scientifique à la cause, en rassemblant un nombre important de professionnels de la santé animale.

Le Conseil National de l'Ordre des Vétérinaires français, au terme d'une concertation de plus d'un an, a émis quant à lui en 2016 un avis doctrinal concluant notamment que "les spectacles taurins sanglants entraîn[e]nt des plaies profondes sciemment provoquées, des souffrances foncièrement évitables, et la mise à mort d'animaux tenus dans un espace clos dans le seul but d'un divertissement".

En cette fin d'année 2024, le Covac rassemble autour de 2800 vétérinaires. Plus ce chiffre augmentera, plus il pèsera auprès du monde médiatique et surtout politique.

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