Selon l’Agence, le risque de transmission du virus par un humain à son animal de compagnie, est très faible, tout comme le risque d’introduction du virus via l’importation animale.
Dans un avis récent, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) s’est penché sur le risque de transmission du virus du monkeypox d’un malade à son animal de compagnie, mais aussi à la faune péridomestique et à l’environnement d’une part. D’autre part sur le risque d’importation du virus via des animaux contaminés. Il s’agit du 3e avis de l’Agence sur le monkeypox (1, 2).
Pour le premier point, l’Agence a souligné que ce risque est très faible, sachant que le niveau d’incertitude est très élevé. En effet, les données manquent notamment sur la réceptivité et la sensibilité des animaux de compagnie à ce virus, tout comme de la faune péridomestique. Toutefois, à ce jour, il n’y a eu aucun cas avéré d’infection à monkeypox chez un animal de compagnie. La publication du Lancet, qui avait émis l’hypothèse d’une infection canine en France, avait été invalidée. « Il est possible de conclure : soit à une absence de réceptivité, soit au maximum à une sensibilité très réduite de ce chien (dans l’hypothèse où ses lésions seraient imputables au MPXV), étant donné son exposition forte et prolongée à deux humains infectés pendant toute leur période clinique (il y avait deux patients au même moment au domicile où demeurait le chien). Il convient cependant de relever que les premiers résultats PCR pourraient suggérer a minima un portage cutané passif de faible intensité et de durée limitée du MPXV par ce chien après contact(s) avec des lésions de son/ses maître(s) », ont indiqué les experts.
Dans ce contexte, les seules recommandations qui seraient à faire, viseraient le risque de transmission du virus à un animal de compagnie, soit les principes classiques d’hygiène et biosécurité, telles qu’ils avait été présenté dans un précédent avis de l’Agence. Ce contexte appelle aussi à favoriser la recherche pour explorer l’infectiosité des virus.
Adapter la surveillance aux frontièresPour le deuxième point, le risque d’importer de manière légale un animal infecté d’une zone d’enzootie, est quasi-nulle, avec un niveau d’incertitude faible. Selon les données officielles, il n’y aurait eu aucune importation légale d’animaux d’espèces réceptives en France sur ces 5 dernières années. « Le contrôle de ces importations directement par la DGAL devrait permettre de prévenir l’introduction d’animaux infectés », ont indiqué les experts. En raison du manque de données, il est impossible de conclure pour les importations illégales d’animaux. Malgré tout, les experts ont listé plusieurs mesures générales préventives, qui viseraient aussi plus largement tous les dangers sanitaires émergents et à risque d’émergence :
« - de maintenir une vigilance aux frontières, notamment dans les aéroports, pour limiter au mieux les importations illégales d’animaux vivants ;
- d’harmoniser les critères sanitaires d’entrée des animaux dans l’Union européenne depuis des pays tiers ;
- d’améliorer la traçabilité des mouvements d’animaux au sein de l’Union européenne;
- de revoir et d’actualiser l’arrêté du 19 juillet 2002, notamment le contenu des certificats sanitaires au regard de l’évolution de la situation sanitaire et des listes de maladies d’intérêt, ainsi que de l’évolution des moyens diagnostiques, de dépistage et thérapeutiques, en y ajoutant notamment le MPXV ou tout autre agent émergent ou à risque d’émergence. Il convient de souligner que cet ajout ne permettrait toutefois pas de prévenir tout risque d’introduction d’animaux infectés en l’absence de tests ;
- dans le cas spécifique du MPXV et sous réserve que la DGAL ait autorisé l’importation d’animaux d’espèces réceptives au MPXV depuis une zone d’enzootie, de réaliser un dépistage (clinique et/ou biologique) et une quarantaine pendant 30 jours comme le préconise l’OMS. »