Quatre étudiants français viennent d’obtenir la bourse MSD/FVE. Ils ont accepté de témoigner pour La Semaine Vétérinaire.
Les 34 gagnants de la bourse 2024 MSD Animal Health & FVE, soutenant des étudiants vétérinaires de 3e, 4e et 5e années d’études vétérinaires en Europe viennent d’être annoncé. MSD Santé animale et la FVE ont ainsi soutenu 398 étudiants depuis 2016. La Semaine vétérinaire a contacté les quatre étudiants français récipients des bourses (5000 €) pour en savoir plus.
Ilona Gohier-Rocca est en 3e année d'étude à la Faculté de Médecine Vétérinaire de Timisoara. « En Roumanie, nous étudions les sept espèces principales – cheval, vache, mouton, porc, chien, chat, lapin – tout le long de notre cursus, même si le cheval reste l'espèce de référence ». Il n’y a donc pas à choisir de spécialité pour la dernière année comme en France. Ses projets professionnels ne sont pas encore bien définis. « Beaucoup de domaines m'intéressent. Je pense qu'une activité mixte (canine/NAC et zoo) pourrait me correspondre ».
Elle utilisera la bourse pour payer presque la totalité de sa scolarité pour sa prochaine année universitaire (5500 € par an). « Grâce à cela, je vais pouvoir consacrer deux mois de mes vacances d'été à faire des stages et développer mes connaissances et ma pratique plutôt que d’effectuer des travaux saisonniers pour financer mes études ». En partant à l’étranger, elle a perdu l’accès aux bourses françaises.
Joséphine Hibon est en 5e année à l'École Nationale Vétérinaire de Toulouse. Pour l'instant pas de spécialisation particulière, mais elle compte choisir le tutorat pour sa dernière année. « Cela consiste à faire 18 semaines de stage dans une clinique extérieure en pratique bovine, associées à un mois aux cliniques bovines de l’école ». Ensuite, elle prévoit faire deux mois de stages optionnels : un en pratique canine et l'autre en bovine laitière. « Le reste du temps sera dévolu à la rédaction de ma thèse d'exercice, que je fais avec ma meilleure amie de l'école, sur certaines maladies courantes chez le chat ».
Quant à ses projets futurs, c’est la clientèle mixte à la campagne qui l’attire. « J'ai l'envie de vivre en milieu rural, car j'y ai grandi et je sais que c'est par essence le genre de milieu où je me sens bien et où je me vois évoluer ». D’autant plus qu’elle est consciente de la désertification de l'heure actuelle en France : « j'ai envie de prendre part à ce projet de repeuplement vétérinaire en milieu rural ».
En tant que boursière Crous, la bourse MSD/FVE est bienvenue. « L'argent a toujours été une source de stress, particulièrement ces derniers temps », malgré ses petits boulots d’ASV dans des cliniques ou au sein des urgences de l'école.
Raphaëlle Hennequin est actuellement en Vet5 (anciennement 4e année) à Oniris (Nantes), et n’a pas encore choisi d’approfondissement, mais se dirige vers une dernière année en animaux de production. « Pour la suite, j’aimerais exercer en activité mixte, avec le souhait de réaliser plus tard des formations complémentaires en médecine interne des animaux de compagnie ».
L’argent de la bourse l’aidera à financer un potentiel internat en canine, qu’elle projette de faire après sa dernière année de bovine « afin de sortir globalement autonome dans les deux dominantes – animaux de production et canine ».
Pierre Aykut Chaulier est en 5e (et dernière) année à la Faculté de Médecine Vétérinaire de Saragosse, en Espagne. « Je fais un internat avec le service clinique des ruminants (Servicio Clínico Ruminantes ou SCRUM) de l'hôpital vétérinaire de la faculté de Saragosse afin de me spécialiser sur les ruminants même si l'idée de faire de la mixte m'intéresserait tout autant ». Après avoir obtenu son diplôme, il aimerait retourner en France et travailler en clientèle mixte ou en ruminante « mais je ne suis pas fermé aux opportunités qui pourront s'ouvrir que ce soit en France, en Espagne ou à l'étranger ».
La bourse lui aidera à payer les frais de scolarité restant en Espagne, et à rembourser son prêt étudiant qu’il a dû emprunter afin de pouvoir étudier en Espagne. Finalement il aimerait « de payer du matériel qui mènerait à bien mon mémoire avec le SCRUM ».
Siegfried Moder, président de la FVE, s’est félicité de l’investissement durable dans la formation des futurs vétérinaires. « Notre partenariat avec MSD Animal Health nous a permis d’aider et encourager près de 400 étudiants au cours des neuf dernières années ». La promotion de la bourse a été possible grâce au soutien de l’Association européenne des établissements d’enseignement vétérinaire et l’Association internationale des étudiants vétérinaires.