Malgré les revendications des associations de protection animale, le Préfet de Haute-Savoie a autorisé dans un arrêté daté du 3 mai dernier la capture et l'euthanasie de 50 bouquetins.
Afin de « constituer un noyau sain d’animaux et d’améliorer la surveillance de la brucellose chez les Bouquetins du Bargy », le Préfet de Haute-Savoie a annoncé le 3 mai dernier qu’il autorise la capture et l'euthanasie sur place, pour les animaux infectés, de 50 bouquetins durant le mois de mai, parmi les 350 animaux présents encore dans la région selon les estimations.
Une épizootie qui dure
Depuis le début des opérations d'éradication de la maladie en 2013, 424 bouquetins ont été euthanasiés ou abattus, cependant l’épizootie persiste, a indiqué le Préfet. C’est pourquoi, « dans l’intérêt de la santé publique et pour prévenir les dommages à l’élevage et aux filières agricoles de montagne », il avait soumis à consultation publique jusqu’au dimanche 28 avril dernier un projet d’arrêté préfectoral de maitrise la maladie.
Des avis divergents
Ce dernier, qui fait suite au plan d’action initié en 2017, a suscité des oppositions entre les différents protagonistes quant aux moyens à mettre en oeuvre. En effet, tandis que les éleveurs militent pour un abattage total du cheptel de bouquetins du Bargy pour éviter tout risque de transmission aux troupeaux ovins et bovins, les écologistes refusent cette solution radicale car selon eux, "le tir indiscriminé a montré son inefficacité, il ne résout rien. De plus, le taux d'infection a déjà énormément baissé ».
Des mesures validées scientifiquement
Néanmoins, en dépit de cette controverse, les plans de maitrise et d’éradication prévus dans le projet ont été retenus par le Préfet. Ainsi, outre la capture et l'euthanasie de 50 animaux infectés (test rapides ou sérologiques de laboratoire) en mai 2019, 20 tirs non sélectifs (individus non testés) maximum pourront être pratiqués en cas de captures insuffisantes à la fin du mois. Ces mesures reposent sur les résultats de l’étude de décembre 2015 de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), sur les travaux de l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (ANSES) et sur le fait que la maladie soit circonscrite à cette région.
Une réévaluation possible
Les captures, devraient débuter dès le 6 mai. Des prélèvements seront réalisés sur les cadavres (sérologie, mensurations, autopsie…) et le préfet sera informé au fur et à mesure des résultats obtenus. Il rendra ensuite un rapport final aux différents acteurs locaux ainsi qu'au ministère de la transition écologique et solitdaire sur les résultats des prélèvements biologiques obtenus.