IAHP : la FDA confirme que la pasteurisation est efficace pour inactiver le virus - Le Point Vétérinaire.fr

IAHP : la FDA confirme que la pasteurisation est efficace pour inactiver le virus

Tanit Halfon

| 03.07.2024 à 15:59:00 |
© iStock-gerenme

L’étude de la FDA montre « clairement que le virus est beaucoup plus sensible au traitement thermique avec des équipements de pasteurisation commerciaux que d’autres études pouvaient le suggérer ». Et confirme en même temps que du virus vivant se retrouve dans du lait cru. La question de la contamination via le lait cru reste ouverte.

Le processus de pasteurisation du lait permet d’inactiver le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), a annoncé l’Agence américaine, la FDA (Pour food and drug administration) dans un récent communiqué de presse, qui stipule ainsi qu’il y a de « solides garanties quant à la sécurité de l’approvisionnement en lait commercial ».

Une étude de terrain et une autre de laboratoire

Pour arriver à cette conclusion, deux études ont été menées. Une première est une étude de terrain, lancée rapidement après le début de la « crise » d’IAHP dans les élevages bovins laitiers, dont nous avions fait état dans un précédent article. 297 échantillons de produits laitiers vendus au détail avaient été testés ; une positivité à la PCR avait été mis en évidence dans certains cas mais des analyses supplémentaires n’avaient pas confirmé la présence de virus vivants.

Par la suite, une deuxième étude avait été lancée, cette fois-ci au laboratoire. Son objectif : mimer le processus de pasteurisation afin de confirmer qu’il est bien efficace pour inactiver le virus. Dans un premier temps, 275 échantillons de lait cru provenant de plusieurs fermes de 4 Etats touchés par la virus, ont été testés afin de caractériser le niveau de virus vivant dans du lait cru destiné à la transformation commerciale. 158 échantillons se sont révélés positifs à la PCR dont 39 avec du virus infectieux pour une concentration moyenne de 3,5 log10 EID (doses infectieuses dans l'œuf)50 par millilitre - ce qui correspond à environ 3 000 particules virales par millilitre. Dans un second temps, les scientifiques ont soumis des échantillons de lait cru artificiellement contaminés avec une concentration plus élevée de virus (6,7 log10 EID en moyenne soit environ 5 millions de particules virales par millilitre), à un processus de pasteurisation à flux continu*. Au total, neuf expériences ont été répétées. Dans tous les cas, a été observée une inactivation rapide du virus « à mi-parcours ». Selon les scientifiques, ce processus permettrait d’éliminer « probablement au moins 12 log10 EID50 par millilitre (environ 1 trillion de particules virales par millilitre). »

Et le risque par le lait cru ?

Comme l’a rappelé la FDA, « cette étude de simulation du traitement commercial du lait est sensiblement différente de certaines études récentes en laboratoire publiées par d'autres institutions, qui ont donné des résultats mitigés quant à la sensibilité du virus au traitement thermique ». En effet, ces études s’étaient appuyées « sur des équipements de laboratoire qui n'étaient probablement pas suffisants pour simuler avec précision les conditions de traitement à haute température et à courte durée ». Aujourd’hui, grâce à cette étude de la FDA, il est ainsi démontrer que « la pasteurisation à flux continu est efficace pour éliminer le virus du lait avec une grande marge de sécurité ». Pour la FDA, le lait pasteurisé comme les produits laitiers, sont donc sûrs. D’autres études sont en cours pour affiner ces données.

Si ces résultats sont rassurants, il manque par contre encore des données pour évaluer le risque de contamination de l’humain avec du lait cru issu de vaches infectées, et produits à base de lait cru, souligne la FDA. Ce risque potentiel avait été évoqué pour expliquer la contamination de chats de ferme. De plus, une étude avait suggéré qu’une contamination directe entre vache et humain pouvait avoir lieu dans la salle de traite, via des éclaboussures de lait cru et aérosols qui arriveraient au contact des muqueuses, dont oculaires.

Au 28 juin, 137 troupeaux de bovins laitiers contaminés ont été confirmés aux Etats-Unis, dans 12 Etats. En parallèle, plusieurs cas d’infections félines, de chats de ferme, ont été rapportées, ainsi que 3 infections humaines, de travailleurs exposés.

* Pasteurisation dite flash (71°C pendant 15 secondes). Traitement de pasteurisation le plus couramment utilisé par l’industrie laitière aux Etats-Unis.

Tanit Halfon

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