Pour la Haute autorité de santé, la stratégie française de vaccination mise en place depuis 2022 contre le Mpox, reste valable face à la nouvelle alerte de l’OMS. Elle recommande toutefois d’envisager une dose de rappel pour les personnes vaccinées il y a deux ans.
Mi-août 2024, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché une Urgence de santé publique de portée internationale, face à l’épidémie de Monkeypox (Mpox) en République démocratique du Congo, lié au clade Ib. Si l’European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) a estimé que le risque pour la population générale européenne restait faible, l’administration française a demandé à la Haute autorisé de santé (HAS) de refaire le point sur la stratégie vaccinale à adopter pour le pays. En effet, la France avait déjà mis en place dès 2022, un plan de vaccination contre le Mpox, suite à la diffusion du clade II hors d’Afrique, et en particulier en Europe. A l’époque, il avait été décidé de proposer la vaccination d’une part aux personnes à risque d’être infectées, d’autre part aux cas contacts.
Aujourd’hui, face au risque d’introduction d’un nouveau clade, la HAS estime que « les cibles de cette vaccination restent inchangées depuis ses précédentes recommandations ». Autrement dit, à ce stade, rien ne change : la vaccination reste volontaire, avec le même vaccin antivariolique de troisième génération (Imvanex) utilisé en 2022, et toujours les mêmes personnes visées, à savoir :
- les personnes à haut risque d’exposition au virus, soit les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples ; les personnes en situation de prostitution ; -les professionnels des lieux de rencontre sexuelle, quel que soit le statut de ces lieux ; les partenaires ou les personnes partageant le même lieu de vie que les personnes mentionnées ci-dessus. Cette vaccination est préventive.
- et les personnes ayant eu un contact à risque, ainsi que les personnes immunodéprimées ayant eu un contact étroit avec une personne-contact à risque. Cette vaccination est dite "réactive", et doit se faire idéalement dans les 4 jours suivant le premier contact à risque, et au plus tard dans les 14 jours.
Une dose de rappel pour les primo-vaccinés de 2022Ceci dit, la HAS recommande d’envisager une dose de rappel chez les personnes ayant reçu une primo-vaccination en 2022, du fait des incertitudes sur la durée de protection induite par le vaccin. A ce jour, selon les données disponibles, il y aurait une baisse importante des anticorps neutralisants dans les deux années suivant une primovaccination à deux doses. De plus, une dose de rappel serait associée à une persistance plus longue des anticorps qu'après une simple primovaccination. « La HAS recommande donc une dose unique de rappel aux personnes primo vaccinées en 2022 avec un schéma complet. »
Cette stratégie vaccinale permettra de répondre aux trois objectifs suivants : prévenir l’émergence du clade Ib du MPXV en France, réduire voire éliminer en France la circulation du clade II, et renforcer l’immunité à long terme pour se préparer à d’éventuelles flambées épidémiques.
Les schémas complets de vaccination recommandés par la HAS sont accessibles sur son site.
Pour rappel, la diffusion du clade II hors de sa zone d’endémie africaine avait déjà amené à une alerte de l’OMS de portée internationale en juillet 2022. Si cette dernière avait pris fin en mai 2023, le clade II avait continué de circuler en Europe : selon la HAS, « depuis l’épidémie de 2022, la France fait partie des 13 pays de la zone Europe ou le clade IIb continue de circuler à bas bruit : les dernières données publiées par Santé publique France rapportent ainsi 126 cas depuis le début de l’année. »