Il s’agit du 3ième focus tiré de la deuxième enquête menée sur l’état mental des étudiants vétérinaires. Cette fois-ci, c’est la question de la charge de travail qui est abordée.
Les publications se poursuivent pour l’enquête 2022 sur l’état mental des étudiants des 4 écoles nationales vétérinaires, menée par l’association étudiante IVSA et Vétos-Entraide. Après un premier volet sur l’envie d’arrêter les études, puis un 2ième sur la motivation à commencer le parcours clinique durant le cursus, l’association vient de publier un 3ième focus sur la charge de travail (non encore accessible sur le site – le sera prochainement). Pour la première enquête sur le mal-être étudiant, la charge de travail (enseignements et cliniques) avait été identifiée comme un facteur de stress majeur de la première à la cinquième année de cursus. Dans ce 3e focus, l’association explore d’une part la charge de travail globale dans une première partie, puis celle liée aux cliniques dans une deuxième.
Le mal-être augmente avec la charge de travailSans surprise, le mal-être augmente avec la charge de travail. Au-delà de 45 heures de travail par semaine (cours magistraux, TD, travail personnel – les 4 premières années - hors période de révision), il y a significativement plus de souffrances physique et psychologique associées au travail à fournir. Les étudiants qui travaillent le plus, vont aussi avoir plus tendance à présenter des troubles psychosociaux : sentiment de tristesse, manque de confiance en soi, mésestime de son intelligence, mauvaise image corporelle, idées noires, manque d’enthousiasme.
On retrouve les mêmes tendances pour les rotations cliniques. Passé les 60 heures de travail, on a toujours plus de sentiment de tristesse, d'idées noires, une image corporelle entamée, un manque d’enthousiasme. Pour les étudiants de 5e année, la projection de son avenir professionnel peut être altérée : ceux qui vivent le plus mal les rotations cliniques, ont significativement plus peur de devenir mauvais vétérinaire (mais c’est aussi le cas pour ceux qui vivent le mieux !), et peur de ne pas s’épanouir dans son métier. Ils songent aussi plus à quitter le cursus vétérinaire. Pour ces étudiants, « lorsque le vécu est bon lors des rotations cliniques, la perception des encadrants ou enseignant est aussi plus souvent meilleure ».
Réduire le temps de travailPour l’association Vétos-Entraide, l’enjeu central est de réduire le temps de travail pour limiter le risque de souffrance et troubles psychosociaux : pas plus de 50 heures de travail au global par semaine ; pas plus de 50 heures hebdomadaires pendant les rotations cliniques, en association avec un repos compensateur. Dans cette optique, comme pour la première enquête, l’association préconise de réfléchir à l’approche pédagogique : « il est préférable de valoriser la qualité et la pertinence des enseignements, plutôt que la quantité de travail, de présence et de connaissances », est-il indiqué dans le rapport.
Par rapport à la mauvaise perception des rotations cliniques, l’association estime que « l’ambiance, les rapports avec les autres au cours des cliniques, la bienveillance ou non des cliniciens ou des pairs, le manque de savoir-être ou de compétences psychosociales sont des facteurs qui interviennent dans l’idée d’interrompre les études. »
A noter que pour les rotations cliniques, il y a une sous-population d’étudiants, 18, qui travaillent plus de 70 heures qui sont moins impactés par la charge de travail. Ils ont confiance en leur avenir. Mais ils ressentent aussi tristesse et idées noires. Pour eux, l’association prévient qu’il faut les sensibiliser à la prévention de risques psychosociaux, car « la tempérance est à la base de la durabilité dans leur vocation ».