Assises du sanitaire animal : vers des « contrats sanitaires de filière » - Le Point Vétérinaire.fr

Assises du sanitaire animal : vers des « contrats sanitaires de filière »

Marine Neveux

| 31.01.2025 à 15:44:00 |
© Rike_/iStockphoto

Les Assises du sanitaire animale ont commencé ce 30 janvier 2025. La feuille de route est déployée, avec notamment en perspective des « contrats sanitaires de filières ».

Organisée au Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (MASA), cette journée de lancement des Assises a rassemblé les acteurs du secteur. Dès février, des ateliers transversaux prendront le relais afin d’élaborer « un socle commun ciblant notamment l’amélioration de la gouvernance de l’organisation sanitaire au niveau national », précise le MASA. Ce cadre de travail servira de base aux filières pour bâtir leurs contrats sanitaires. Plusieurs groupes de travail sont constitués : « porc », « volailles », « ruminants ».

Le verdict de ces Assises est attendu au printemps, avec la publication d’une feuille de route lors du Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV). L’objectif ? Une signature des premiers contrats d’ici fin 2025 et un déploiement généralisé au plus tard en 2026.

Y participent notamment l’Association des directeurs et cadres de laboratoires publics vétérinaires d'analyses (ADILVA), l’Association française des laboratoires d'analyses de biologie vétérinaire (AFLABV), l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), le Conseil national de l'Ordre des vétérinaires (CNOV), la Fédération des syndicats vétérinaires français (FSVF), les Groupements de défenses sanitaires (GDS France), le Syndicat de l'industrie du médicament et diagnostic vétérinaires (SIMV), la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), le Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL).

Des Etats généraux aux Assises

Il y a 15 ans, les Etats généraux du sanitaire s'étaient terminés par la remise en avril 2010 d'un rapport commun et d'un autre pour chaque groupe de travail thématique (groupe 1 : Acteurs et gouvernance en santé animale ; groupe 2 : Outils, méthodes et stratégies en santé animale ; groupe 3 : Santé des végétaux ; groupe 4:  Financement, mutualisation). Sans révolution majeure, mais avec des précisions notables et une résonance particulière avec les chantiers d’hier et d’aujourd’hui, le constat demeure d’actualité : « Un système efficace de prévention et de lutte contre les maladies animales et végétales constitue un bien public. » Un rappel essentiel, suivi d’une mise en garde : l’État doit s’appuyer sur un réseau solide de partenaires professionnels, un maillage territorial impliquant éleveurs et vétérinaires, ainsi qu’une recherche publique et privée de haut niveau. Une évidence ? Peut-être. Mais une nécessité, sans aucun doute.

Un système sanitaire sous pression face aux nouvelles menaces

Réformé il y a 15 ans, le système de surveillance et de gestion des maladies animales fait face à de nouveaux défis. Les épizooties continuent de sévir, en particulier les maladies à transmission vectorielle comme la fièvre catarrhale ovine (FCO) et la maladie hémorragique épizootique (MHE), mais aussi l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). Autres menaces sous haute surveillance : le risque d’introduction de la peste porcine africaine, ainsi que la récente émergence de la fièvre aphteuse en Allemagne. Autant de signaux d’alerte qui rappellent l’urgence de renforcer la gouvernance sanitaire nationale.

Dans son discours d’introduction de la journée de lancement de ces Assises, Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, invite ainsi à s’interroger aujourd’hui sur le modèle sanitaire et son adaptation à la multiplication des attaques virales. Dans le contexte de ces temps de dérèglement climatique et d’amplification des échanges mondiaux qui rendent l’avenir incertain. Un risque zoonotique identifié comme plus prégnant. « C’est avec une démarche globale et systémique de la santé que nous serons à même de répondre au mieux aux enjeux zoonotiques. Et la résilience sanitaire de nos élevages fait partie intégrante de cet objectif majeur de santé publique ».  La ministre a aussi souligné le succès de la mobilisation des acteurs pour l’IAHP et la campagne de vaccination.

Marine Neveux

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