Le vrai problème n'est pas que les jeunes boudent la pratique vétérinaire ou la quittent rapidement, explique Christophe Degueurce, directeur de l’EnvA, mais plutôt que nous avons créé une situation de déficit structurel de vétérinaires de longue date. Dans cet entretien vidéo, il invite ainsi à dépasser certaines idées reçues.
« Ce qui est indéniable, c'est qu'il existe des disparités selon les types de pratiques », souligne Christophe Degueurce (A 90), directeur de l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort. Mais il met aussi en garde contre certaines informations relayées sur les réseaux sociaux, qui ne reflètent pas toujours la réalité. « Par exemple, l’idée que les jeunes ne s’orientent pas vers la pratique vétérinaire est à nuancer ». Le taux d’érosion est de 3,3 %, comme l’a montré Françoise Bussiéras (SNVEL), un chiffre bas comparé à d’autres professions.
Le problème de fond ne réside donc pas tant dans une fuite des jeunes praticiens que dans un déficit global, conséquence de décisions prises il y a plusieurs décennies.
Se pose aussi la question de l’attractivité du métier. « La pratique en milieu urbain, notamment en clinique canine, reste séduisante, y compris dans des villes de taille moyenne. En revanche, certaines zones peinent à recruter », constate-t-il. Mais selon lui, cette difficulté ne s’explique pas uniquement par une évolution des aspirations des jeunes vétérinaires. D'autres facteurs entrent en jeu, « des contraintes économiques, un maillage territorial parfois inadapté, l’éloignement des élevages, un modèle économique fragile, ou encore l’accès aux services publics pour les familles. »
Ainsi, au-delà des perceptions, c’est tout un écosystème qu’il faut repenser pour répondre aux défis de la profession.
Voir aussi la vidéo : Une pénurie d’étudiants ? L'analyse de Christophe Degueurce, directeur de l'EnvA